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Suite au rapport de l’IPBES, Emmanuel Macron annonce des mesures en faveur de la biodiversité

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« La biodiversité est un sujet aussi important que le changement climatique. Nous ne pouvons gagner cette bataille qu’en mettant ces deux objectifs ensemble et en œuvrant sur tous les leviers pour inverser la tendance », a déclaré le président de la République, Emmanuel Macron, le 6 mai 2019, sur le perron de l’Elysée. L’intervention faisait suite à la présentation du rapport de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), plus tôt dans la journée, sur l’état de la biodiversité. En présence de membres de la structure, avec lesquels il venait d’échanger, le président a annoncé plusieurs mesures en faveur de la biodiversité.

Le secteur agricole particulièrement concerné

L’agriculture était l’un des sujets majeurs au cœur de ces annonces. L’artificialisation des sols étant une des menaces principales pour la biodiversité, le président a expliqué vouloir s’engager plus frontalement pour faire diminuer cette pression sur les terres agricoles. « J’ai demandé un bilan pour se fixer des objectifs en matière de lutte contre l’artificialisation et une réhabilitation des 20 à 25 % de sols agricoles dégradés par l’utilisation passée de phytosanitaires », a-t-il ainsi détaillé. C’est d’ailleurs sur ce sujet qu’Emmanuel Macron a fait sa seule annonce concrète : l’extension des aires maritimes et terrestres protégées à 30 % d’ici 2022. Celles-ci représentent aujourd’hui 21 % des terres et 22 % des eaux du pays. En parallèle, le président a rappelé l’objectif du plan Écophyto de réduire de 50 % l’utilisation des produits phytosanitaires d’ici à 2025. Et a cité l’exemple de la sortie du glyphosate, programmée pour dans trois ans par le gouvernement, pour illustrer son souhait d’un « changement dans nos modèles de production ». Tout en reconnaissant l’ampleur de la tâche, « car nous vivons sur un modèle de production qui [n’est] pas conforme à cette prise de conscience ».

Inclure davantage la biodiversité dans la PAC

Pour accompagner le déploiement de ces pratiques, Emmanuel Macron a annoncé « une revue des aides fiscales et budgétaires ». Cela devra venir « compléter » le plan Biodiversité de l’ancien ministre de la transition écologique, Nicolas Hulot, lancé à l’été 2018 et qui fera l’objet d’une évaluation l’été prochain. À l’échelle européenne, le président français souhaite convaincre ses homologues de réorienter des financements de la prochaine politique agricole commune (PAC) vers des pratiques plus vertueuses. Il a enfin exprimé sa volonté de faire de la Convention de l’ONU sur la biodiversité en Chine, en 2020, « l’équivalent de la COP de Paris », en 2015, qui avait débouché sur l’Accord de Paris sur le climat.