Surfaces d’intérêt écologique : le monde agricole vent debout contre la reconduction du dispositif de gestion par département
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Une décision contraire au « bon sens agronomique ». L’annonce du gouvernement de reconduire en 2019 le dispositif de gestion par département des Surfaces d’intérêt écologique « Cultures dérobées » a du mal à passer dans le monde agricole. Dans un communiqué du 15 mars, l'Association générale des producteurs de blé (AGPB), l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM), la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB), la Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (FOP) et la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) dénoncent cette décision, allant « à l’encontre de la volonté affichée du gouvernement d’accompagner la transition agroécologique de l’agriculture française ».
« On perd l’intérêt de la SIE »
Pour ces organisations, cette décision s’apparente à une « surtransposition des règlements européens », qui permettent pourtant une gestion à l’échelle individuelle de ces surfaces. Dans le cadre du verdissement de la PAC, les producteurs de grandes cultures doivent disposer de 5 % de SIE sur leur exploitation, notamment par la mise en place de « cultures dérobées semées en mélange », implantées entre deux cultures principales avec une période obligatoire de présence d’au moins huit semaines. « En aucun cas cette décision ne tient compte de la réalité du terrain et des paramètres non maîtrisables liés au climat. On manque de cohérence et on perd l’intérêt de la SIE », regrette Fabrice Moulard, agriculteur dans l’Eure et membre du conseil d’administration de la FOP. Et de souligner : « Ce qui est pervers, c’est que ce système nous pousse à demander des dérogations, ce qui fait de la surcharge administrative. On reste dans nos carcans alors qu’on nous parle constamment de simplification. » L’exploitant souhaiterait que les SIE soient gérées avec une date par exploitation, ou alors deux en fonction de la longueur de l’interculture. Une demande partagée par les organisations professionnelles dans leur communiqué.