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Taxe carbone : décision attendue le 10 septembre et le « non » de la FNSEA

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__''La contribution climat énergie sera bien créée dans la loi de finances de 2010 et mise en place sur une base progressive.__ Elle sera compensée intégralement par la réduction d’autres prélèvements. De son côté Bruno Lemaire souhaite que l’on prenne en compte la situation particulière des agriculteurs, notamment pour la consommation d’énergie élevée. Un poste de charge déjà très élevé pour les serristes, horticulteurs.'' %% % Le président Nicolas Sarkozy devrait annoncer le 10 septembre le montant de la taxe carbone et ses modalités de mise en œuvre. Dans un communiqué, l’Elysée souligne que cette taxe, baptisée « contribution climat énergie », sera « compensée intégralement par la réduction d’autres prélèvements ». Les « critères géographiques et sociaux » seront pris en compte dans les modalités d’application de la taxe carbone, a précisé le 4 septembre, Chantal Jouanno au campus de l’UMP, à Seignosse (Landes). Pour la secrétaire d’État à l’Écologie le débat sur le montant de la taxe n’est pas seulement une question arithmétique. « Les grandes entreprises achètent des droits à polluer au prix de l’ordre de 15 euros. Comment expliquer aux particuliers qu’ils devront payer le double ?, s’est interrogée Chantal Jouanno. %% % __Un élément central de la lutte contre le réchauffement__ %% % Pendant plusieurs jours, la confusion a régné autour de la taxe carbone. C’est le premier ministre, François Fillon, qui a mis le feu aux poudres, en précisant dans une interview accordée le 5 septembre au Figaro Magazine que son montant serait fixé à 14 euros la tonne de CO2 au lieu de 32 comme le préconisait Michel Rocard dans son rapport remis en juillet au Président de la République. Pour des raisons souvent opposées, les parlementaires de gauche, certains élus de droite, ainsi que les associations professionnelles ou écologistes sont montées au créneau pour désapprouver la position gouvernementale. Ainsi, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), par la voix de son président, Jean-Michel Lemétayer, souhaite une exonération de cette contribution climat énergie pour le secteur agricole et réclame un allègement des charges pour pallier la baisse «dramatique » des revenus des agriculteurs ». A l’inverse, France Nature Environnement, trouve que « le compte n’y est pas ». Pour FNE, la taxe carbone doit « être un élément central dans une politique globale de lutte contre le changement climatique » et doit évoluer dans le temps. « Seule une anticipation de la hausse pourra inciter les consommateurs et les entreprises à modifier leurs comportements, et ce, d’autant plus que le taux initial est faible » ; estime son président Sébastien Genest. Après la décision de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement, il appartiendra en dernier lieu au Parlement de trancher sur la taxe lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2010. S’il estime « productif qu’on acte le principe de la contribution climat énergie dans la loi de finances 2010 », le père de taxe carbone, Nicolas Hulot Nicolas Hulot, propose dans une interview publiée le 7 septembre dans Libération, « que l’on se donne deux mois supplémentaires pour organiser un débat constructif entre la gauche et la droite sur l’affectation des ressources, l’équité de la taxe ». J.P. %% % ((/public/FNSEAweb.JPG|FNSEAweb.JPG|L))++__La FNSEA dit non à la taxe carbone__++ “A ce stade, je ne peux demander autre chose que l’exonération de la taxe carbone pour l’agriculture”. Par cette formule, le président de la FNSEA, Jean Michel Lemetayer, lors de sa conférence de presse de rentrée, a donné sa position sur la taxe carbone. Proposée par la commission Rocard, cette taxe à hauteur de 32 euros par tonne de CO2 qui pourrait être ramené à 15 euros, fait débat. Le président de la FNSEA s’est dit opposé à cette proposition car cela signifie une perte de compétitivité pour les producteurs français et en premier lieu ceux du secteur sous serre. Il a annoncé avoir rendez-vous avec le Président de la République à ce sujet mercredi 9 septembre. Jean Michel Lemetayer se dit totalement conscient des enjeux climatiques et énergétiques actuels. Quand on lui demande si la réponse la plus efficace face à cette proposition ne serait pas de développer des investissements pour les énergies renouvelables comme la biomasse et l’énergie bois, il rétorque qu’il est impossible “ de passer du jour au lendemain de l’élaboration d’une taxe à l’investissement pour modifier nos pratiques énergétiques”. Il explique que le problème de cette taxe, c’est que ceux qui vont être le plus pénalisés seront ceux qui devront le plus investir”. Il conclut en affirmant que son syndicat refusera “de sacrifier une part de l’économie agricole au nom de la taxe carbone”. T.L.