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Trame, Civam et les Cuma défendent le collectif pour la prochaine Pac

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Se servir des négociations actuelles pour recréer une nouvelle vision de la Pac, centrée autour du collectif. C’est l’ambition des organisations Trame, Cuma et Civam, qui ont présenté le 8 septembre, leurs propositions pour la prochaine politique agricole commune. Rééquilibrage entre les deux piliers, plafonnement des aides à l’actif, mise en œuvre de contrat de transition agroécologique et alimentaire de territoire font partie des mesures que les trois partenaires pousseront lors des sessions de travail sur le Plan stratégique national.

Trame, Civam et les Cuma défendent le collectif pour la prochaine Pac
Trame, Civam et les Cuma défendent le collectif pour la prochaine Pac

Interrompues au début du confinement, les sessions de travail sur le plan stratégique nationale, déclinaison française de la prochaine Pac, devraient reprendre cet automne. C’est du moins ce qu’espèrent les organisations Trame, Civam et Cuma, qui viennent de dévoiler, le 8 septembre, leurs propositions en la matière. Mot d’ordre pour les partenaires : l’agriculture de groupe doit être le moteur de la prochaine Pac. « La Pac n’apporte plus de réponse satisfaisante aux besoins des agriculteurs, explique Olivier Tourand, vice-président de Trame. Nous devons recréer une vision pour répondre aux enjeux actuels, de changement climatique, d’érosion de la biodiversité, de renouvellement générationnel ou de souveraineté alimentaire. »

Plafonner les aides du premier pilier

Pour cela, les trois organisations préconisent de donner à la Pac les moyens d’être « le moteur structurel de la transition agroécologique et alimentaire », afin de retrouver sa légitimité. « La crise de la Covid-19 a remis au clair chez les pouvoirs publics et dans la société le rôle de l’agriculture et a sûrement servi à sauver une partie du budget de la Pac, indique Christophe Perraud, le secrétaire général de la FNCuma. Passons d’une Pac de préservation à une politique offensive. » Les trois réseaux proposent de plafonner les aides du premier pilier à l’actif, accessibles au moins de 65 ans, avec un salarié pris en compte par exploitant. « Cette mesure est essentielle pour maintenir une agriculture nombreuse, redorer le blason de la Pac dans la société et favoriser l’installation de jeunes », assure Christophe Perraud.

Des contrats de transition agroécologique

Par ailleurs, les partenaires plaident pour un rééquilibrage du montant du premier vers le second pilier. « Pour assurer la transition agroécologique, il faut un second pilier fort, les budgets sont encore insuffisants », regrette Antoine Delahais, le trésorier du réseau Civam. Dans ce cadre, la création d’un contrat de transition agroécologique et alimentaire de territoire, à nouer entre les collectifs d’agriculteurs et les pouvoirs publics, d’une durée de cinq à sept ans, est souhaitée. Celui-ci reposerait sur des MAEc applicable à l’ensemble du système de production. Des aides à l’investissement (hors bâtiment) vers des collectifs pour des pratiques agroécologiques sont également prévus. « Ces engagements demandent du temps, la Pac doit donc remettre l’humain en son centre pour permettre aux agriculteurs de dégager du temps pour aller se former », appelle Antoine Delahais.

Un ecoscheme pour les collectifs

Enfin, les trois réseaux voudraient que le dispositif de l’ecoscheme, annoncé par la Commission européenne dans sa proposition pour la prochaine Pac, puisse être saisi par les collectifs d’agriculteurs. « L’impact écologique sur un territoire où 80 % des agriculteurs sont engagées dans des pratiques plus respectueuses est nettement plus significatif que quand seulement 10 % d’entre eux le sont, souligne Christophe Perraud. Cet ecoscheme pourrait être une manière d’encourager les agriculteurs dans cette voie. »