Transition des exploitations : les chambres d'agriculture testent des méthodes de conseil
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Permettre aux agriculteurs d’être efficients sur tous les plans, grâce à un conseil technique ajusté : telle est l’ambition des chambres d’agriculture, et notamment celle des Pays de la Loire. Elle tenait son congrès annuel le 22 juin à Angers sur ce thème.
Des méthodes d’écoute des agriculteurs
Les chambres expérimentent des nouveaux modèles. Ils prennent en compte le diagnostic d’exploitation, les méthodes d’écoute des agriculteurs, les rendus des échanges entre le conseiller et l’agriculteur. « Nous voulons tester les bons arguments et aller chercher tous les agriculteurs, et non uniquement les leaders », explique Sébastien Windsor, membre du bureau de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA), président de la Chambre de Seine-Maritime et président de la tête de réseau des instituts techniques, Acta. Les chambres ont déjà travaillé sur le sujet en publiant en septembre 2017 le livre blanc sur la multi-performance des exploitations agricoles.
Les conseillers seront formés, avec une place plus importante pour l’échange entre pairs. « Ils doivent désormais accompagner des projets d’entreprises et non plus se positionner comme apporteurs de solutions toutes faites », explique-t-il. S’assurer de l’adhésion des agriculteurs, prendre en compte les filières pour valoriser les productions, la diversité des territoires, les attentes de la société, les crises sanitaires, les aléas climatiques… représente un vrai challenge pour les conseillers.
Complémentarité entre les organismes de conseil
Sébastien Windsor n’hésite à mettre en avant la complémentarité des structures de conseils sur les territoires. « Le technicien doit aussi être capable de préconiser des solutions même si les chambres ne peuvent y pas répondre, ajoute Sébastien Windsor. Elles seront alors apportées par d’autres organismes. » Pour les chambres d’agriculture, ce conseil global doit au moins être réalisé une fois tous les trois ans, à un moment où l’exploitant a du temps à y consacrer. Il s’articule avec un conseil plus quotidien, de routine.
Sébastien Windsor cite les facteurs de succès d’un bon accompagnement : il doit être associé à des démarches collectives, à l’accès aux innovations, notamment numériques, et aux références, à une acquisition continue de compétences, et à davantage de communication sur les externalités positives de l’agriculture.
Une MAE pour la transition
Les chambres ont fait des propositions au ministère de l’Agriculture, comme la mise en place de dispositif d’appui aux groupes d’agriculteurs et d’une Mesure agro-environnementale (MAE) qui accompagne la transition de toutes les exploitations agricoles. « Les MAE actuelles ne font que compenser une perte de revenu liée au changement de pratiques, poursuit le président de l’Acta. Mais nous ne devrions pas conseiller des solutions qui font perdre de l’argent ! »
Les chambres veulent identifier des solutions agronomiques innovantes. Dans ce cadre, une cellule mixte Acta, Inra et chambres va se mettre en place en juillet. Par ailleurs, Terres Inovia et Arvalis testent de nouvelles méthodes de suivi de parcelles. Elles seront proposées aux chambres une fois validées.