Aucune annonce majeure, mais un tour d’horizon assez complet. Auditionné par la commission des affaires économiques du Sénat le 19 juillet, le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert s’est livré à un état des lieux de ses dossiers en cours et à venir.

États généraux de l’alimentation, socle du quinquennat à venir

Actualité oblige, il a notamment commenté le lancement des États généraux de l’alimentation. « C’est notre point de départ pour les politiques du quinquennat », a-t-il affirmé. Le ministre évoque notamment le lien entre politique nationale et territoires, les conditions d’une qualité d’alimentation plus grande dans la restauration hors-domicile. « 50 % de bio dans les cantines, c’est un objectif vers lequel il faut tendre, mais je ne pose pas de calendrier, a-t-il précisé. Et l’idée n’est pas d’opposer le bio aux autres signes de qualité et d’origine… »

« Une Pac forte avec un budget fort »

La Pac post-2020 est, pour Stéphane Travert, un chantier « éminemment important ». Face aux Sénateurs inquiets du Brexit, il a admis que la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE aura un impact difficile à mesurer sur le budget de la Pac. « Je veux défendre une Pac forte avec un budget fort ! »,  a-t-il toutefois lancé.

Au sujet de la Pac « actuelle », et des retards de paiement, le ministre a annoncé que l’ensemble des paiements des indemnités compensatoires de handicaps naturels (ICHN) pour 2016 seraient versées le 28 juillet.

Le dossier « eau » au cœur de la gestion du risque climatique

Le ministre affirme avoir demandé à ses services de travailler avec les professionnels pour mettre en place une stratégie nationale consacrée aux risques naturels. La gestion et le stockage d’eau sont au centre de ce travail. « Le plan de simplification annoncé par le chef de l’État doit permettre la mise en place de dispositif de gestion de l’eau », précise le ministre. Qui entend notamment faciliter la construction de retenues collinaires. « Le CGAAER m’a remis la semaine passée un rapport sur l’eau, très intéressant. Je compte m’appuyer dessus, évaluer un certain nombre de propositions de ce rapport, pour enclencher à l’automne un travail législatif et réglementaire sur ce sujet, pour apporter des réponses rapidement. »

 Soutien aux biocarburants de première génération

Alors que le sujet fait l’objet de discussions au niveau européen, Stéphane Travert se positionne sur l’avenir des biocarburants. « Pour atteindre nos objectifs, nous avons besoin des carburants de première génération. Je défends le maintien du taux d’intégration de biocarburants de première génération à 7 %. » Le ministre ne veut pas fragiliser les filières qui ont lourdement investi, et a demandé au premier ministre un arbitrage favorable sur ce dossier.

Cinq milliards d’euros pour faire évoluer l’agriculture

« Notre agriculture a besoin d’innovation pour progresser ! » Sur les 50 Mrd € du plan d’investissement, cinq seront dédiés à l’agriculture, rappelle Stéphane Travert. « Une mission interministérielle est au travail, mes services également, et les EGA seront aussi une source d’idées sur la recherche et l’innovation pour plus de marges et de compétitivité, détaille-t-il. Il ne s’agit pas de donner un chèque pour acheter du matériel, mais aussi de faire évoluer les méthodes. »

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