Trois ministères pour la mise en oeuvre des actions du rapport Agriculture-innovation 2025
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Stéphane Le Foll a reçu le rapport Agriculture-innovation 2025 le 22 octobre en présence du secrétaire d'État chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche Thierry Mandon et de la secrétaire d'État chargée du numérique Axelle Lemaire. « La mise en œuvre des axes de travail se fera en collaboration entre ministères, ce qui est un atout précieux », se réjouit Stéphane Le Foll, qui a par ailleurs rappelé que sa vision systémique du produire plus et mieux passait par l'implication d'acteurs non agricoles.
Le rapport fixe trois priorités : approche systémique et lutte contre le dérèglement climatique, nouvelles technologies, recherche et expérimentation.
La première s'appuie notamment sur la transition agro-écologique. Cette tendance est déjà entamée via la loi d'avenir agricole ou encore le projet 4 pour 1000. Les rapporteurs (1) comptent sur l'agro-écologie pour anticiper et s'adapter au changement climatique à travers la gestion de l'eau, la biologie et la fertilité des sols. La création d'un portail de services appliqués à l'agriculture et en lien avec le changement climatique est prévue.
L'approche systémique souhaitée par les auteurs concerne particulièrement la recherche et l'innovation pour la bioéconomie. Contribution à l'autonomie protéique de la France mais aussi de l'Europe, développement et structuration d'une bioindustrie en sont les projets phares.
Agriculture numérique et biocontrôle
Les nouvelles technologies évoquées par les auteurs englobent le déploiement de l'agriculture numérique, pour accumuler plus de connaissances et proposer davantage de services ainsi que de la robotique appliquée. La génétique et les biotechnologies ne sont pas oubliées, aussi bien en production végétale qu'en production animale. Enfin, le biocontrôle est mis en avant, tant pour la protection des plantes que pour la santé animale.
Des programmes de recherche techniques et sociaux
Quant aux aspects recherche, l'innovation ouverte est l'un des concepts développés. En clair, il s'agit d'associer les acteurs professionnels et les chercheurs pour mener des expérimentations à différentes échelles. Ces expérimentations portent aussi bien sur les aspects techniques que sociaux. L'économie agricole, à développer à travers l'innovation, l'organisation des filières ou encore la valorisation d'une agriculture multiperformante, est un axe plus global. Tout comme la formation, dernier axe de travail évoqué : il s'agit de « faire des acteurs de l'agriculture les moteurs du changement. »
Les auteurs décomposent ces priorités en 30 projets, eux-mêmes subdivisés en 98 actions.
(1) François Houllier, président de l'Inra, Jean-Marc Bournigal, président d'Irstea, Philippe Lecouvey, directeur général de l'Acta, Pierre Pringuet, président du Conseil d'administration d'AgroParisTech.