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UE/Mercosur : les filières font bloc avec les agriculteurs

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Betterave et sucre, maïs, céréales, viande, les filières sont vent debout contre l’accord UE/Mercosur, à l’image de la mobilisation des agriculteurs et de la manifestation nationale du 21 février. Pas de « concession supplémentaire » pour l’association interprofessionnelle de la betterave et du sucre (AIBS), « un nouveau cadeau aux producteurs du Mercosur » pour la Confédération Européenne de la Production de Maïs (CEPM), une « dégradation du marché » et « des pertes de débouchés majeures » pour l’association générale des producteurs de blé et autres céréales (AGPB). Pour Philippe Pinta, président de l’AGPB, cet accord provoquerait « le doublement des importations actuelles ».

Une clause de sauvegarde inefficace pour la France

La Fédération nationale bovine alerte quant à elle sur la faiblesse de la clause de sauvegarde, invoquée par le Président de la République lors de son allocution du 22 février devant un parterre de jeunes agriculteurs. « Ces clauses ne permettent en aucun cas de suspendre l’application d’un accord avec efficacité et réactivité, explique Bruno Dufayet, président de la FNB. Elles ne peuvent être déclenchées qu’en cas de crise avérée sur l’ensemble des marchés de l’UE. Or, la France étant le premier pays producteur de viandes bovines en Europe, le marché français sera le plus déstabilisé. » Quant à un accord effectif dans cinq ans, qui laisserait le temps aux filières françaises de s’adapter comme sous-entendu par Emmanuel Macron, l’éleveur rappelle qu’à partir de la ratification par le Parlement et le Conseil, l’accord s’applique de manière provisoire et progressive : 2024 correspond à la totalité du contingent négocié, et non à la première tonne importée dans le cadre de cet accord.