Référence agro

Un 73e Congrès de la FNSEA pour « poser les jalons du syndicalisme de demain »

Le | Politique

Sortie victorieuse des élections des chambres d’agricultures, clôturées en début d’année, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, FNSEA, se réunira à l’occasion de son 73e Congrès, organisé à Nancy les 26, 27 et 28 mars. Lors d’un point organisé le 19 mars, le secrétaire général de l’organisation, Jérôme Despey, a souligné le souhait de la FNSEA de profiter du Congrès pour aborder le « syndicalisme de demain ». Une réflexion à huis clos est prévue.

Le rôle des corps intermédiaires, à l’instar des syndicats et des associations, sera au centre d’une table ronde et sera évoquée au regard de la contestation actuelle des Gilets jaunes. « Ce mouvement nous interroge sur notre rôle en tant que syndicat. Jusqu’à présent, il était de fédérer un mouvement et structurer une parole. La représentativité directe réclamée par les Gilets jaunes est très éloignée de notre modèle de fonctionnement », explique Jérôme Despey.

Le ministre attendu sur les Egalim, la PPE et l’irrigation

Intervenant en conclusion du congrès, Didier Guillaume est également attendu sur de nombreux thèmes, notamment la mise en œuvre de la loi issue des États généraux de l’alimentation. Christiane Lambert a condamné l’initiative de Leclerc  d’abaisser à 0 % la TVA des produits bio. « Les marges abusives des distributeurs peuvent être compressées avant de s’attaquer à la TVA » a-t-elle réagi, enjoignant le ministre de l’Agriculture à veiller à la bonne mise en œuvre de la loi issue des EGA. Autre sujet : la Programmation pluriannuelle de l’énergie, PPE, et l’irrigation. Christiane Lambert a exprimé sa « déception » suite à la baisse des tarifs du rachat du biogaz, un véritable « coup d’arrêt au développement de la méthanisation ». Quant à l’irrigation, « le ministre de l’Agriculture a dit que l’agriculture de demain sera irriguée pour être résiliente. Le changement climatique va amplifier ces enjeux, mais des freins doivent encore être levés », rappelle la présidente de la FNSEA.

Inquiétude sur le Brexit

Enfin, les représentants du syndicat ont une nouvelle fois insisté sur leur inquiétude sur le Brexit, alors qu’aucun accord n’a encore été trouvé. Ils rappellent ainsi que l’excédent commercial de la France, avec le Royaume-Uni, est de 1,3 Mrd € pour le vin, 800 M€ pour le lait et 400 M€ pour les fruits et légumes. Quant à l’annonce de Londres d’envisager d’abaisser les droits de douane de 87 % des produits exportés : « cela nous inquiète, car cela signifie que l’option d’une sortie sans accord est envisagée, déplore Christiane Lambert. D’autant plus que les 13 % restant concernent des produits comme la viande, le lait et les légumes. Pour nos exportations, c’est un vrai sujet de préoccupation. »