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Un an avant son terme, le plan Écoantibio confirme son efficacité

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Après avoir drastiquement diminué à partir de 2012, les ventes d’antibiotiques vétérinaires se sont stabilisées depuis 2017. C’est, en substance, le message de l’Anses, qui souligne la réussite des deux phases du plan Écoantibio dans un rapport publié le 18 novembre, présentant les chiffres de l’année 2020.

Un an avant son terme, le plan Écoantibio confirme son efficacité
Un an avant son terme, le plan Écoantibio confirme son efficacité

« Un succès. » La sémantique utilisée par l’Anses est sans équivoque, s’agissant des deux versions successives d’Écoantibio, 2012-16 et 2017-2022. Dans plusieurs bilans publiés ce 18 novembre, l’agence dresse son bilan annuel concernant l’utilisation des antibiotiques dans le cadre de la médecine vétérinaire. Les chiffres de 2020 valident globalement une tendance bien établie.

Les deux indicateurs Écoantibio dans le vert

Avec 415 tonnes d’antibiotiques vendus, 2020 confirme le virage opéré dans les années 2010 (-55 % par rapport au tonnage de 2011). Autre indicateur proposé : l’ALEA, qui caractérise l’exposition des animaux avec un rapport « biomasse animale traitée/biomasse animale totale ». Ce taux, légèrement supérieur à 30 %, a également bien reculé depuis 2011, où il se situait à 60 %.

La réduction s’est principalement opérée sur la période d’Écoantibio 1, Écoantibio 2 marquant surtout une stabilisation des usages. Dans le détail, l’Anses note d’ailleurs que certaines filières d’élevage connaissent une légère augmentation de l’ALEA entre 2019 et 2020, comme les bovin (+2,9 %), dans une proportion qui n’inquiète pas les spécialistes de l’Anses, qui commentaient ces chiffres dès le 15 novembre, face à la presse.

Pente vertueuse pour les antibiotiques critiques

Un focus est proposé sur les antibiotiques critiques, pour lesquels il n’existe pas d’alternative, ce qui rendrait toute résistance bactérienne particulièrement problématique. Concernant les céphalosporines de dernières générations, les ventes ont reculé de 94 % depuis 2013. Pour les fluoroquinolones, cette baisse atteint les 87 % sur le même pas de temps. Dans les deux cas, le palier atteint depuis 2017 se stabilise. La colistine est le seul antibiotique pour lequel un objectif chiffré était fixé par Écoantibio 2, et il est dépassé : la réduction des ventes atteint les 66 % par rapport à 2014/15, au-delà des 50 % visés.

En parallèle, le suivi des résistances à ces antibiotiques critiques est également rassurant depuis 2012. La proportion de souches de bactéries résistantes est de moins en moins importante au fil des années, et aujourd’hui inférieure à 8 % pour l’ensemble des animaux des filières agricoles. Seuls les équidés et les chiens se démarquent de cette tendance.

Fin de la phase 2 prévue pour 2022

Le plan Écoantibio 2, qui devait initialement se clore en 2021, a été prolongé jusqu’à 2022 pour synchroniser sa conclusion avec celle du plan similaire concernant la médecine humaine. Les spécialistes de l’Anses expliquent qu’un nouveau plan verra ensuite le jour, mais son nom et son périmètre restent à déterminer. Il pourrait centraliser les efforts consentis dans le cadre de la santé humaine et de la santé animale. Un bilan des deux premières moutures du plan doit être réalisé d’ici là, pour en préciser les contours.