Un Livre blanc pour accroître le pouvoir des régions sur les sujets agricoles et alimentaires
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« La question agricole et alimentaire est trop importante pour que les régions restent en retrait. » Hervé Morin, à la tête de l’association des Régions de France, donne le ton dans la préface du « Livre blanc des régions pour une agriculture durable et une alimentation responsable ». Ce document, comprenant 24 propositions, a été rendu publique à l’occasion d’un séminaire européen sur la Politique agricole commune (Pac), organisé par Régions de France, le 13 décembre à Bordeaux. Un texte où les régions explicitent le rôle central qu’elles entendent jouer sur ces enjeux.
Gestion complète du second pilier de la Pac
Parmi les propositions : la régionalisation de la gestion du Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader). « Les régions devront ainsi après 2020 pouvoir être responsables du pilotage, de la mise en œuvre et du paiement des aides relevant de l’actuel périmètre du second pilier [de la Pac] », explique le document. « Il est urgent de mettre fin aux doublons actuellement constatés entre l’action des régions et celle de l’État », précise la l’association Régions de France, qui demande à l’État de se concentrer « sur les sujets régaliens ». L’arbitrage sur le futur rôle des régions devrait avoir lieu en début d’année prochaine.
Instaurer un système de suivi des projets de transitions agricole et alimentaire
Régionalisation des plans de filière, soutien du développement de la bioéconomie au travers de l’axe Europe-régions, mise en place d’aides couplées territorialisées pour les productions fragiles ou spécifiques, rémunération des services environnementaux rendus par l’agriculture… Les propositions sont diverses.
En matière d’innovation, les régions proposent d’utiliser les Parcs naturels régionaux, ou les exploitations des lycées agricoles, pour « expérimenter à grande échelle des démarches innovantes de transition ». Dans le même sens, l’association en appelle au soutien de « filières territorialisées au travers d’appel à projets régionalisés ». Enfin, le Livre blanc insiste sur la nécessité de créer « un système d’observation et de suivi des projets de transition agricole alimentaire », aux niveaux national et régional. Et ce, afin de pouvoir recenser et essaimer « les projets territoriaux visant à créer de la valeur à partir de la biomasse agricole ».