Un rapport de Générations futures vise les pesticides perturbateurs endocriniens suspectés dans les eaux de surface
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Engagée depuis 2013 dans la publication de rapports sur la question des perturbateurs endocriniens, l’ONG Générations futures a dévoilé son dernier document en date, le 16 avril. Celui-ci porte sur la présence de pesticides perturbateurs endocriniens dans les eaux de surface. Pour rédiger son rapport, l’association s’est appuyée sur la base de données Naïades, qui regroupent les données collectées par les agences de l’eau, les offices de l’eau et l'Agence française pour la biodiversité (AFB) en ce qui concerne les rivières et les lacs.
L’ONG a croisé ces données avec les pesticides répertoriés par l’Union européenne et la base TEDX listant les substances suspectées d’être des perturbateurs endocriniens. Soit, au final, 232 substances recherchées au moins une fois dans un département français.
Une quarantaine de substances actives détectées
Suite à l’analyse de ces données, Générations futures affiche le chiffre de 41 substances actives de pesticides supposées perturbateurs endocriniens quantifiées dans les eaux de surface, soit 22,8 % environ de l’ensemble de substances suspectées recherchées. Un chiffre qui varie fortement en fonction des départements : quatre substances pour la Corse, contre 90 pour le Calvados, à en croire les cartes du rapport. Quant aux substances les plus fréquemment détectées, le glyphosate monte sur la première marche du podium (37 départements). Il est suivi par l’atrazine-déséthyl (30 départements) et le métolachlor (15 départements).
Des données hétérogènes et incomplètes
Des comparaisons qui n’ont qu’une valeur indicative, prévient l’ONG. Cette dernière a en effet dû faire avec des données partielles. Celle-ci a dû remonter jusqu’en 2015 pour avoir une photographie presque complète de la France (hors Côte d’Or). De plus, les seuils de quantification et de détection ne sont pas les mêmes dans toutes les Agences de l’eau. Des substances ne sont d’ailleurs pas du tout recherchées dans certains bassins. « Il est nécessaire d’avoir une harmonisation au niveau national », plaide François Veillerette, directeur de Générations Futures. Une mise à jour avec les données des années 2016 et 2017 est prévue d’ici à l’été. L’association réfléchit également à élargir la démarche à d’autres substances, comme les médicaments.