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Une agriculture durable et compétitive au centre des discussions du 7e Forum pour l’agriculture

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Le 7e Forum pour l’agriculture (FFA, pour Forum For Agriculture) qui s’est tenu le 1er avril à Bruxelles sous la présidence de l’ancien commissaire européen à l’Agriculture, Franz Fischler, a planché sur le développement de l’agriculture durable. Les quelque 1500 participants venus des cinq continents ont pu notamment entendre les interventions de Pascal Lamy, ancien directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, de Janez Potocnik, commissaire européen chargé de l’Environnement, d’Oliver de Schutter, rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation des Nations Unies ou encore de Robert Lewis Carlson, président de l’Organisation des agriculteurs du monde. Les intervenants se sont accordés pour dire que, pour pouvoir nourrir 9 milliards d’humains dans une trentaine d’années, il fallait produire plus et mieux, s’appuyer sur l’innovation, supprimer les barrières tarifaires et réglementaires pour accélérer les échanges, développer l’agriculture durable. Franz Fischler a ainsi estimé que les agriculteurs avaient désormais l’obligation de coopérer et de produire d’une manière plus efficace et durable. Pour lui, compte tenu d’une surface arable non extensible à l’envi, il faut mettre en œuvre une «  intensification durable » de l’agriculture. Expression prise au rebond par le commissaire Janez Potocnik qui a observé qu’il était « évident que nous avons besoin d’utiliser plus efficacement les ressources ». Selon John Atkin, COO (chief operating officer) de Syngenta et co-fondateur du FFA, les opérateurs ont besoin d’un cadre politique plus ambitieux quand il s’agit d’intensification durable de l’agriculture. Lors des tables rondes, les intervenants ont observé que le nouveau rapport du GIEC (Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat), rendu public le 28 mars lors d’une conférence à Yokohama au Japon, montrait clairement les menaces que faisait peser le changement climatique sur la sécurité alimentaire mondiale. Et qu’il y avait un besoin urgent à assurer la durabilité de l’agriculture particulièrement en utilisant d’une manière « intelligente » la terre. C’est-à-dire qu’il fallait mieux utiliser l’eau, améliorer la fertilité des sols et réduire l’utilisation des intrants comme les pesticides et les engrais. Les intervenants ont également eu une discussion sur le volet agricole des négociations euro-américaines relatives au projet de Partenariat transatlantique pour l’investissement et le commerce (TTIP pour Transatlantic Trade and Investment Partnership). Ils ont notamment observé que la cohérence de la réglementation des deux côtés de l’Atlantique était cruciale compte tenu de nombreux contentieux comme les plantes transgéniques, l’utilisation d’hormones dans les aliments et les indicateurs géographiques. Pour Pascal Lamy, l’agriculture et le commerce sont inextricablement liés et l’Europe, avec ses produits de qualité de classe mondiale, a beaucoup à gagner d’une ouverture «  équilibrée » des marchés agricoles.