Une majorité de pays veut défaire le projet de réforme de la PAC
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Pas moins de quinze pays, dont la France et l'Allemagne, s'opposent désormais ouvertement aux principales dispositions du projet de réforme de la PAC pour l'après 2013, proposé par la Commission européenne. Appelée « le Groupe de Stockholm », cette coalition de pays a fait clairement savoir, lors de la réunion des ministres de l'Agriculture de l'Union européenne, jeudi 26 avril à Luxembourg, son refus du nouveau système des paiements directs, notamment les contraintes en matière de « verdissement » des aides et de définition de l'agriculteur actif, arguant qu'elles alourdiraient les charges administratives. Par ailleurs, les dispositions particulières envisagées sur une base obligatoire pour les jeunes et pour les petits exploitants n'ont été jugées acceptables par la plupart des États membres que si elles devenaient facultatives. En marge de la réunion des ministres, le président des syndicats agricoles européens Copa, Gerd Sonnleitner, a indiqué au ministre de l'Agriculture danois, Mette Gjerskov, qui préside le Conseil agricole, que son organisation souhaitait davantage de « flexibilité » pour la distribution des aides directes. M.D.
Face à ces tirs de barrage, le commissaire européen à l'Agriculture, Dacian Ciolos, a exhorté les Etats à ne pas défaire des éléments phares de son projet de réforme des aides agricoles, censé éviter notamment qu'à l'avenir des golfs ou des aéroports continuent à en bénéficier. Laisser aux gouvernements la liberté de définir ce qu'est un agriculteur actif autorisé à toucher les subventions de la Pac constituerait un retour au statu quo, selon Dacian Ciolos, permettant, comme le déplore d'ailleurs la Cour européenne des comptes, à des personnes sans aucune activité agricole, comme la couronne d'Angleterre, de bénéficier de soutiens publics communautaires. Dacian Ciolos est également remonté au créneau pour défendre une autre idée phare de son projet de réforme : le plafonnement des aides aux grandes exploitations, que certains pays, à l'instar du Royaume-Uni, arguant notamment que cela risquerait de conduire à un morcellement des exploitations, remettent en cause.