Valeur, ouverture, climat : les trois combats du président pour l’agriculture

 Le 25 janvier, à St-Genès-Champagnelle (63) le président de la République a adressé ses vœux au monde agricole. Parmi les sujets évoqués, Emmanuel Macron a mis en avant trois combats à mener : celui de la valeur, de l'ouverture et du climat.

La juste rémunération des agriculteurs. Le fil conducteur des Etats généraux de l'alimentation est le premier des trois combats que le président de la République souhaite mener en 2018. Une volonté affirmée le 25 janvier, à St-Genès-Champagnelle (63) lors de ses vœux au monde agricole, et traduite dans le projet de loi présenté ce 31 janvier en Conseil des ministres. « Cette loi permettra de renverser la construction du prix en partant des coûts de production, de relever le seuil de revente à perte, d'encadrer les promotions et de lutter contre les prix excessivement bas », précise-t-il. L'atteinte de ces objectifs passera par la mise en place des plans de filière, 35 à ce jour.

S'ouvrir au monde avec une Pac qui protège

Concernant les accords commerciaux mondiaux et la Pac, « l'ouverture au monde n'est pas un danger si nous savons nous organiser. » précise Emmanuel Macron. En ayant une approche filière par filière, il existe selon lui « de réelles opportunités » à condition qu'elles soient cohérentes « sur les plan social et environnemental » avec les exigences imposées aux producteurs français. « L'Europe est aujourd'hui une béquille indispensable à notre agriculture », continue-t-il. Mais elle est « trop complexe, illisible » et doit être « plus efficace, plus simple, moins tatillonne, […] alimentée par une forme de subsidiarité dans sa gestion pour permettre aux États de faire des arbitrages ». Elle doit devenir « un vrai mécanisme de protection contre la volatilité des cours mondiaux ». La mise en place d'outils de gestion des risques devrait être un axe prioritaire dans les mois à venir, le président promettant que les retards de paiement seraient comblés « dès ce printemps ». Pour le dossier des ICHN, les indemnités compensatoires de handicap naturel, Emmanuel Macron souhaite établir « une carte claire pour la mi-février ».

Changer de modèle pour le climat

Dernier combat à mener et pas des moindres, celui du climat. Pour le président, « nous devons changer de modèle ». Changements de pratiques, robotisation, innovation, accélération de mise à disposition du biocontrôle pour remplacer les produits phytosanitaires… autant d'opportunités pour le président de « créer de l'emploi sur notre territoire ».

Séparation conseil/vente : pas de « voies sans issu »

Évoquant la séparation du conseil et de la vente des phytos, il a expliqué que « cette transition allait se construire sur un conseil indépendant », en trouvant « les bonnes organisations », « sans hypocrisie ». « Je ne vous demanderai pas de vous engager dans des voies sans issu. A chaque fois qu'il y aura une impasse technique ou organisationnelle, nous y répondrons. A chaque fois qu'il y aura des investissements à faire nous serons là pour les accompagner » a-t-il affirmé.