ZNT, glyphosate, compétitivité… le secteur agricole interpelle Élisabeth Borne lors d’une visite d’exploitation
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À l’approche du Salon de l’agriculture, qui ouvrira ses portes le 22 février, les représentants du Gouvernement multiplient les déplacements et rencontres en lien avec le secteur. C’est dans ce cadre que la ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne, a visité une exploitation engagée en agriculture de conservation des sols, le 11 février, à Auvernaux dans l’Essonne. Plusieurs représentants de la sphère agricole, mais également de l’administration, étaient présents.
« Nous lui avons expliqué comment nous nous positionnons face aux enjeux climatiques, explique Christophe Hillairet, président de la Chambre d’agriculture d’Île-de-France. C’était aussi l’occasion de lui présenter les bénéfices de l’ACS, en termes de stockage de carbone ou d’amélioration du rendement. » Suite à cette démonstration, les bénéfices du glyphosate pour réguler les couverts dans ce modèle agricole ont été rappelés à la ministre.
Les ZNT au cœur des échanges
Alors que les préfets ont reçu au début du mois des consignes ministérielles pour assouplir la mise en place des ZNT, les représentants agricoles ont longuement insisté auprès de la ministre sur le manque de clarté, à leur sens, du dispositif. « L’arrêté ZNT n’est pas suffisamment précis pour donner des directives aux agriculteurs, il y a trop de trous dans la raquette, nous en avons fait la démonstration à la ministre », indique Christophe Hillairet.
Parmi les points manquant de clarté, le président de la Chambre d’agriculture d’Île-de-France cite les conditions de construction des chartes, la définition d’une zone habitée ou la réglementation concernant les CMR 1. Le président de Jeunes agriculteurs, Samuel Vandaele, a de nouveau rencontré la ministre en milieu de semaine, pour échanger sur ces sujets.
Difficultés en zones périurbaines
Christophe Hillairet rappelle également les difficultés de mise en œuvre de ces ZNT en zone périurbaine. « Les parcelles agricoles sont parfois totalement enclavées dans les espaces urbanisés. L’agriculteur chez qui nous étions cumule 12 km de bordures de zones habitées, c’est considérable ! » Les représentants agricoles ont enfin rappelé leur inquiétude sur des situations de distorsions de concurrence, suite à l’évolution de la réglementation française : « S’ils veulent un modèle spécifique français, d’accord, mais ce n’est pas logique d’importer des produits aux standards plus faibles. On en crève. » Face à ces nombreux messages, le président de la Chambre d’agriculture d’Île-de-France salue l’attitude d’Élisabeth Borne, « très à l’écoute ».