ZNT riverains, la FNSEA appelle à en faire des zones de biodiversité
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Les semis des cultures d’hiver ont démarré et avec eux, l’installation des ZNT riverains. La FNSEA plaide pour que ces zones, majoritairement non cultivées, deviennent utiles aux pollinisateurs et bénéficient d’une aide financière.
Déjà mises en vigueur pour les cultures de printemps de 2020, les ZNT riverains se mettent désormais en place pour les cultures d’hiver dont les semis ont commencé. Si ces distances de sécurité au voisinage des zones d’habitation ne semblent pas avoir d’impact sur les assolements, elles en ont sur la production. « Ne pouvant pas être protégées contre les parasites, plus des trois quarts de ces zones correspondront à des espaces de non-production », déplore Christian Durlin, vice-président de la Commission environnement à la FNSEA. Certains producteurs ne les laisseront pas nues, en implantant par exemple du ray-grass, du miscanthus, etc, mais le manque à gagner est bien là.
Une MAE dédiée ?
« Pourquoi ne pas faire de ces espaces des zones de biodiversité ? », reprend Christian Durlin. L’idée, qui sera proposée au Gouvernement, serait d’implanter des cultures mellifères pour alimenter les pollinisateurs à la fin de la période estivale. L’engagement pourrait faire l’objet d’une mesure agroenvironnementale (MAE) ou autre mesure d’accompagnement, qui viendrait compenser la non-production de ces parties de terres agricoles.
Les signatures des chartes se finalisent
« Les dernières chartes d’engagements sont à la signature », informe Christian Durlin. Ces chartes permettent sous conditions de réduire les ZNT. L’élaboration d’une charte type par la FNSEA a permis d’accélérer les élaborations au niveau départemental. Mais selon Thibault Leroux, chargé de mission agriculture chez FNE, les concertations ont été limitées. « Le dialogue n’était pas au rendez-vous et la charte type n’a pas connu beaucoup de modifications », regrette-t-il. Un constat auquel Christian Durlin n’adhère pas : « les consultations, ouvertes à tous, ont conduit à des chartes différentes selon les départements ; les préfets ont d’ailleurs vérifié que les procédures et la prise en compte des contributions ont été respectées ».
Homogénéiser les réductions des ZNT
Pour Christian Durlin, les différentes ZNT sont ingérables sur le terrain. « Des distances à respecter commencent à être inscrites dans les autorisations de mise sur le marché (AMM) des produits. Mais elles varient selon les spécialités. Nous aimerions davantage d’homogénéité et pouvoir bénéficier de réduction sur ces distances spécifiées sur les AMM comme cela est possible pour les ZNT aquatiques : les équipements de limitation de la dérive de pulvérisation permettent de réduire la largeur des zones non traitées en bordures des points d’eau. Cette possibilité nous permettrait d’avoir les mêmes distances à respecter que celles des chartes : 3 m et 5 m, sans compter les 20 m incompressibles pour certains produits. »
Le responsable de la FNSEA regrette par ailleurs que le recours à d’autres moyens que la limite de dérive, comme les haies et filets, ne soit pas encore possible pour réduire les ZNT riverains. « L’avis de l’Anses sur le sujet tarde à venir, déplore-t-il. Le Gouvernement nous avait promis cette possibilité en 2020 or les semis ont démarré sans. »