Un semencier se lance dans l’agriculture de conservation
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La pomme de terre n’est pas la culture la plus simple pour mettre en place des pratiques de conservation des sols. Pour accompagner cette dynamique, la filiale France du groupe HZPC a annoncé, le 2 juin, rejoindre l’association Pour une agriculture du vivant. Le groupe mène depuis le début de l’année des expérimentations. Explications avec le directeur de HZPC France, Christophe Gauchet.
De nombreux acteurs du secteur agroalimentaire ont déjà rejoint l’association Pour une agriculture du vivant, qui défend l’agriculture de conservation des sols. Dernière arrivée en date, celle de la filiale française du groupe HZPC, première société de semences de pommes de terres à rejoindre les rangs de l’association. « Nous croyons dans ce modèle, mais cela nécessite beaucoup de connaissances, explique Christophe Gauchet, directeur de HZPC France. L’association était déjà bien structurée, cela s’est fait assez naturellement. » L’association était venue, dès le mois de janvier, présenter les principes de l’agriculture de conservation des sols aux 205 producteurs de la filiale française.
Des expérimentations menées depuis le début de l’année
En plus de travailler depuis près de dix ans au développement de variétés plus résistantes aux maladies, le groupe mène également depuis le début de l’année des expérimentations sur des méthodes de protection alternatives. Trois sites de tests ont été mis en place chez trois producteurs différents, pour tester trois techniques : l’installation de bâches sur les buttes ; le semis d’avoine entre les buttes pour attirer les pucerons et les faire piquer la céréale, afin de leur faire perdre leur caractère contaminant ; le placement de paille dans l’inter-rang, également pour attirer les pucerons. « L’objectif est de mesurer l’efficacité mais aussi les contraintes de ces méthodes, indique le directeur de la filiale française. Nous aurons des résultats plus concrets dans le courant de l’année 2021. »
Trouver des moyens de lutter contre les virus et les taupins
Pour aller plus loin, le groupe aimerait également constituer un groupe pilote d’une vingtaine de producteurs de plants. Une formation avec l’association Pour une agriculture du vivant était prévue ce printemps pour stimuler des candidatures. Annulée pour cause de Covid-19, celle-ci a été repoussée au plus tôt à l’automne prochain. De nombreux défis restent néanmoins à relever pour développer ce modèle dans la filière pomme de terre. « Nous allons engager d’autres travaux, sur la fertilisation, le travail mécanique, ou encore les virus et les taupins, qui sont de vraies menaces », précise Christophe Gauchet. Une expérimentation dédiée au sans insecticide est d’ailleurs en cours. Si le challenge est de taille, le directeur de la filiale reste optimise. « La pomme de terre est une des cultures les plus compliquées en ce qui concerne l’agriculture de conservation des sols, mais des groupes commencent à se former en France, les choses évoluent assez vite, j’ai bon espoir. »