Des premiers résultats pour l’étude sur l’agriculture et la biodiversité d’Alpina Savoie
Le
Afin d’identifier les pratiques agricoles les plus favorables à la biodiversité, le producteur de pâtes français Alpina Savoie a lancé une étude fin 2019 d’une durée de trois ans. Des premiers résultats ont été dévoilés cet été. Explications avec Thomas Galewski, chercheur à l’Institut de la Tour du Valat, qui conduit ces travaux.
Fruit d’un partenariat entre l’institut de recherche de la Tour du Valat et le semoulier Alpina Savoie, l’étude Agriculture et biodiversité, lancée en septembre 2019, a pour ambition de mieux cerner les pratiques agricoles favorables à la biodiversité. La première étape de ces travaux s’est achevée en juillet. Elle consistait en l’analyse d’études existantes centrées sur l’impact de la conversion en bio de cultures de riz et de blé dur sur la biodiversité. « Un des constats est que la biodiversité dans les parcelles augmente suite à l’arrêt de l’utilisation des produits phytosanitaires, explique Thomas Galewski, chercheur à l’Institut de la Tour du Valat. Mais ce phénomène dépend également d’autres variables, liées notamment au paysage. Les infrastructures agroécologiques sont des zones refuge pour les espèces ne pouvant réaliser un cycle de vie complet dans une parcelle. »
Deux ans de campagnes de terrain
Pour affiner ces observations, des campagnes de terrain ont été lancées au printemps en Camargue, théâtre de la réalisation de cette étude. Plusieurs points d’écoute ont été mis en place chez des agriculteurs pour observer les oiseaux et les libellules présentes, qui participent à la régulation des ravageurs. Objectif : déterminer si ces espèces s’alimentent et/ou se reproduisent sur la parcelle. La description des paysages dans et autour des parcelles fait également l’objet d’un soin tout particulier. Des relevés seront ensuite effectués de décembre à janvier pour mesurer l’impact des pratiques post-culturales sur les oiseaux notamment. 45 parcelles de blé dur, luzerne et riz bio sont suivies. 45 autres le seront l’année prochaine, afin de consolider au maximum, durant deux ans, les phénomènes observés. « Ce qui va nous intéresser est de trouver un compromis entre un bon niveau de biodiversité et le maintien des rendements, d’autant plus que ces derniers ont tendance à baisser en agriculture biologique », résume Thomas Galewski.
Consolider les filières de céréales bio
Grâce à cette étude, Alpina Savoie espère davantage structurer ces filières de céréales bio. De forts besoins subsistent tout particulièrement pour le riz. « Nous avons besoin de caractériser les particularités du système avec une culture irriguée, indique Thomas Galewski. Cela pourrait servir d’autres zones où le riz coexiste avec d’autres cultures en Europe. » Sur le terrain, les attentes sont là. « Nous espérons pouvoir découvrir de nouvelles possibilités pour guider au mieux nos pratiques (…) et que les résultats seront relayés et appliqués bien au-delà de la Camargue », assure Loïc Seuillerot, agriculteur partenaire d’Alpina Savoie.