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Prévisions de rendement dans l’UE : début d’automne difficile du fait des tempêtes Boris et Kirk, selon le JRC

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Dégradation des perspectives pour les cultures d’été en Bulgarie, Roumanie, Croatie et Italie ; retards à l’ensemencement et dégradation de la qualité des grains des cultures d’hiver dans la plupart des pays d’Europe centrale, ainsi qu’en Europe de l’Ouest : les prévisions de rendement, publiées dans le bulletin MARS, sont revues à la baisse dans de nombreux pays, selon le JRC le 28 octobre 2024.

Prévisions de rendement dans l’UE : début d’automne difficile du fait des tempêtes Boris et Kirk, selon le JRC
Prévisions de rendement dans l’UE : début d’automne difficile du fait des tempêtes Boris et Kirk, selon le JRC

Dégradation des perspectives pour les cultures d’été en Bulgarie, Roumanie, Croatie et Italie ; retards à l’ensemencement et dégradation de la qualité des grains des cultures d’hiver dans la plupart des pays d’Europe centrale, ainsi qu’en Europe de l’Ouest : les prévisions de rendement, publiées dans le bulletin MARS (Monitoring Agricultural ResourceS), sont revues à la baisse dans de nombreux pays, selon le Joint Research Center (JRC) le 28 octobre 2024.

Les causes principales de cette dégradation des perspectives sont dues aux intempéries et aux taux d’hygrométrie extrêmes observés de la fin de l’été à la mi-septembre, culminant avec la tempête Boris en Europe de l’Est (du 11 au 15 septembre 2024), et la tempête Kirk en Europe de l’ouest (du 9 au 12 octobre 2024).

Des prévisions de rendement des principales cultures d’été revues à la baisse

Les prévisions de rendement pour le maïs, le tournesol et le soja sont revues à la baisse au niveau de l'UE, principalement en raison d’une dégradation des perspectives pour les cultures d’été en Bulgarie, en Roumanie, en Hongrie, en Croatie et en Italie :

  • Le rendement du maïs est désormais attendu à 6,66 t/ha, soit 9 % de moins que la moyenne sur cinq ans (7, 35 t/ha) ;
  • le rendement du tournesol ressort à 1,86 t/ha, soit 13 % de moins que la moyenne sur cinq ans (2,15 t/ha) ;
  • les prévisions de rendement du soja font état d’une baisse de 3 % par rapport aux prévisions de septembre (2, 72 t/ha contre 2,81 t/ha).

Les prévisions de rendement pour les autres cultures d’été ont été maintenues ou légèrement revues à la hausse au niveau de l’UE.

Dans le nord et le centre de l’Italie, les cultures d’été (en particulier le maïs et le soja) ont été affectées par des conditions excessivement humides pendant la maturation et la récolte, ce qui a réduit les prévisions de rendement jusqu’alors positives au niveau national.

En Bulgarie, en Roumanie, en Hongrie et en Croatie, les pluies intenses de fin de saison à partir de la mi-septembre, avec des précipitations supérieures de 100 % (et 150 % localement) aux moyennes de saison, ont contribué à aggraver les prévisions de rendement (en particulier pour les tournesols et le maïs), déjà basses en raison des conditions très chaudes et sèches de l’été.

En France, des récoltes perturbées par les précipitations

Pendant les mois de septembre et octobre 2024, les précipitations ont été nettement supérieures à la normale, parfois 90 % supérieures aux moyennes saisonnières au niveau national. Les températures ont été inférieures aux moyennes de saison, en particulier les températures maximales dans la moitié occidentale du pays.

Le maïs et le soja sont entrés dans la phase de maturation dans de bonnes conditions, grâce à un été humide. Toutefois, les pluies persistantes, qui se sont intensifiées depuis la fin du mois de septembre, perturbent la récolte dans une grande partie du pays, entraînant également des problèmes de qualité des grains.

En raison des semis tardifs et des températures relativement fraîches de cet été, une partie des cultures risque de ne pas arriver à maturité avant l’arrivée de l’hiver. Cette situation est particulièrement préoccupante en Alsace, où la récolte accuse un retard d’environ un mois par rapport au calendrier habituel. La récolte des betteraves sucrières et des pommes de terre est également entravée.

Les inondations (liées à la tempête Kirk) au centre de la France n’ont pas eu d’impact notable sur la production globale, et le JRC maintient ses prévisions de rendement :

  • 9, 25 t/ha pour le maïs ;
  • 42 t/ha pour les pommes de terre ;
  • 83,5 t/ha pour les betteraves ;
  • 2, 5 t/ha pour le tournesol ;
  • 2, 7 t/ha pour le soja.

Des conditions excessivement humides altérant la qualité des grains et des semis des cultures d’hiver

• Des conditions excessivement humides - souvent associées à des pluies torrentielles - ont également été observées dans de nombreuses autres régions d’Europe centrale et occidentale. Ces précipitations ont non seulement retardé la récolte des cultures d’été, mais elles ont également suscité des inquiétudes quant à la qualité des grains et entravé la campagne d’ensemencement.

• C’est par exemple le cas du soja en France : les semis de septembre ont été endommagés par les sols détrempés, altérant la qualité des plantes et les rendant plus vulnérables aux nuisibles, notamment sur les sols hydromorphiques. Certains champs devront être replantés. Les rendements des céréales d’hiver en France, malgré les retards pris dans la préparation des sols, sont attendus en ligne avec les moyennes à cinq ans.