Prix de produits alimentaires : les marges de la grande distribution pointées du doigt
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C’est à un exercice d’équilibriste auquel s’est livré Philippe Chalmin le 27 juin en présentant le rapport « Construction de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires ». Le Président dudit Observatoire s’est bien gardé de porter un jugement sur les chiffres publiés dans ce document de 240 pages : « notre rôle est de réaliser un état des lieux, pas de juger », a-t-il martelé. Mais l’universitaire qu’il est également n’a pu s’empêcher de dire que « l’évolution des marges brutes de la grande distribution l’interrogeait personnellement ». Et de citer un exemple : en dix ans, la marge distributeur pour la longe de porc a augmenté de 16 % (55 % du prix final en 2010 contre 39 % en 2000). Pendant le même temps, la part du prix final revenant aux éleveurs a chuté de 45 % à 36 %. Jean Pambrun
Des constats analogues peuvent être faits pour le lait UHT, le beurre et à un degré moindre la viande bovine. Impulsé en 2010, lors de l’élaboration de la loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche, le rapport de l’Observatoire des prix et des marges des produits alimentaires a vocation à être mis à jour chaque année au mois de juin.
Considérant que les données qu’il avait à sa disposition étaient encore incomplètes : « il faut savoir comment on passe des marges brutes aux marges nettes », Philippe Chalmin est même allé jusqu’à noter son rapport : « la moyenne, pour la mention très bien, il faudra attendre plusieurs mois ». De fait, c’est en automne que les comptes analytiques de grandes enseignes devraient être dévoilés. Pour Guy Vasseur, président des Chambres d’agriculture, « l’Observatoire ne pourra fonctionner pleinement que si une véritable confiance est au rendez-vous, ce qui nécessite une complète transparence de chacun des acteurs ».
Le rapport de l’Observatoire des prix et des marges a été réalisé avec l’aide de l’Insee, de FranceAgriMer et des services statistiques du ministère de l’économie et du ministère de l’Agriculture.