Quelles menaces sur les marchés en 2019 ?
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Le rapport annuel sur les perspectives de marché de Rabobank, la banque néerlandaise, est paru le 15 novembre. Même si la conjoncture mondiale reste pour l’heure relativement stable, Stefan Vogel, co-auteur du rapport, souligne que les menaces, elles, n’ont jamais été aussi nombreuses. Il cite ainsi les phénomènes climatiques extrêmes avec le possible retour d’El Nino, les tensions géopolitiques avec notamment l’évolution de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine et le développement d’épidémies dans les élevages, en porcs et volailles plus particulièrement. L’année 2019 s’annonce donc, selon lui, très compliquée.
Le marché du soja, fortement impacté
Alors que la Chine limite ses importations de soja, les stocks américains vont plus que doubler pour atteindre « des niveaux records », prévoit Rabobank. En parallèle, le Brésil, deuxième producteur mondial, verra ses prix soutenus, profitant aux producteurs de soja du pays mais défavorisant les consommateurs de cette culture, notamment pour l’alimentation animale.
Sur le marché du porc, la fermeture des frontières chinoises pour les productions américaines pourrait profiter à de nouveaux partenaires comme le Brésil, le Canada ou l’Europe. Le dollar devrait continuer à se renforcer, avant de se stabiliser en fin d’année 2019. Logiquement, les exportations américaines seront fragilisées, par manque de compétitivité.
Progression de la peste porcine
Pour Justin Sherrard, analyste monde en protéines animales au sein de Rabobank, « l’apparition de nouveaux foyers d‘épidémies devrait se poursuivre, spécialement en porc et en volailles. La biosécurité va devenir une priorité pour les éleveurs ». Selon lui, ces crises encourageront certainement les consommateurs à se tourner plutôt vers le bœuf ou les fruits de mer.
Rabobank prévoit par ailleurs une propagation de la peste porcine africaine, entrainant, en Chine, une baisse de la production, une hausse des prix et des importations. Si l’épidémie n’est pas stoppée en Europe, le continent ne pourra pas répondre à cette demande.
80 % de « chance » de revoir El Nino
Le rapport prévoit « 80 % de chance que le phénomène El Nino ne se déclare avant la fin de l’hiver dans l’hémisphère Nord », créant de fortes agitations sur les marchés des produits de base. Tempêtes, fortes pluies qui pourraient favoriser la production américaine de blé dans les plaines du Sud et pénaliser les tonnages d’huile de palme, de sucre et de café, des marchés actuellement surapprovisionnés.