Questions à Régis Fournier, président de la section maïs de l’UFS - « Certaines variétés de maïs pourraient manquer »
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Le 8 septembre, la section maïs de l’UFS (Union française des semenciers) tenait sa première assemblée générale à Pau. L’occasion pour Régis Fournier, directeur général de Maïsadour semences et président de la section maïs de revenir sur la campagne écoulée et d’annoncer la création d’un référentiel « plan qualité poussière ». Propos recueillis par Anne Gilet
Les surfaces de maïs semences ont fortement diminué cette année. Un impératif pour rééquilibrer les stocks ?
Oui tout à fait. Nous sommes passés de 64 000 ha à 49 000 ha à l’échelle nationale. En France, nous avons atteint nos objectifs de production de semences mais les demandes des pays tiers, de la Russie et de l’Ukraine notamment, risquent de fortement augmenter. A cela deux raisons : tout leur stock a été utilisé et leur production de cette année est en forte diminution, suite à la sécheresse estivale spectaculaire qu’ils ont connu. Ajouter à cela des rendements inférieurs de 30 à 40 % par rapport aux objectifs en Hongrie - autre grand pays producteur européen - et il est probable que nous allons devoir faire face à un manque de disponibilité pour certaines variétés pour les prochains semis.
Une tension qui risque de peser sur les prix ?
Probablement oui. Mais pour l’heure, nous suivons de près l’évolution et les fluctuations du marché des céréales à paille qui impactent sur celui du marché du maïs consommation. Contrairement à l’an passé, les signaux sont plutôt positifs même si nous sommes loin de l’euphorie : plutôt un climat rassurant pour nos clients pour les mois à venir.
L’actualité autour des OGM constitue-t-elle aussi un signe positif ?
Bien que nous déplorions toujours le moratoire appliqué sur les OGM, la décision du ministre de l’Agriculture d’introduire 38 variétés de maïs OGM au catalogue officiel français (cf notre lettre du 16 août) reste une bonne nouvelle, quoi que symbolique. Car cette décision n’autorise pas la possibilité de les cultiver sur le territoire national, contrairement à l’Espagne qui elle, a le droit. Force est de constater que le marché de la semence est en train de se nationaliser.
Le dossier des produits phytosanitaires, en traitement de semences notamment, est-il amené à évoluer ?
A n’en pas douter. Sur ce dossier aussi l’UFS mène une vigilance active pour que les deux produits qui ne bénéficient aujourd’hui que d’autorisations provisoires soient disponibles définitivement. En attendant, nous avons créé avec le SOC (service officiel de contrôle et certification) un référentiel « plan qualité poussière ». Ce dernier permettra de certifier nos usines d’enrobage de semences et de garantir par ce biais le respect de la réglementation très contraignante qui se met en place aux niveaux européen et national. Les premiers audits d’usine, réalisés par le SOC, auront lieu à l’automne pour une certification des sites dans la foulée. Ce référentiel concerne pour l’heure uniquement les semences de maïs mais s’étendra rapidement aux oléagineux. Une initiative qui a d’ailleurs été saluée par le ministère de l’Agriculture et par les firmes phytosanitaires.