Reconversion en bioraffinerie du site Total de La Mède, une très mauvaise nouvelle pour l’agriculture
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Le groupe Total a présenté le 16 avril un projet de restructuration de ses activités en France, incluant la reconversion du site de La Mède (Bouches-du-Rhône). A l'appui d'un investissement de 150 M€ celui-ci deviendrait la première bioraffinerie de France (500 000 t/an), passant du pétrole brut aux biocarburants à base d'huiles végétales. L'inconvénient est que la matière première devrait être à 90 % de l'huile de palme, grevant d'autant le potentiel de production de biodiesel à base de colza français. Une douche froide pour les producteurs d'oléagineux, avec pour conséquence la perte de débouchés pour 400 000 ha de colza, soit 27 % des surfaces actuelles ; un recul de la production de tourteaux de colza générant l'importation de 500 000 t de soja OGM américains, avec en prime, un risque majeur pour la filière industrielle. Celle-ci « sort à peine d'une phase de restructuration qui leur a permis d'adapter leur capacité aux besoins du marché, rappelle la Fop. Le groupe Avril a été contraint, fin 2013, de fermer les unités de production de Cappelle-la-Grande (Nord) et de Venette (Oise), ainsi que l'usine de trituration Saipol de ce même site. » « En l'état actuel du cadre réglementaire une telle situation n'est pas acceptable », conclut Gérard Tubéry, président de la Fop. Une augmentation du taux d'incorporation du biodiesel pourrait constituer un élément de réponse. Il est cependant assez peu dans l'air du temps dans le cadre européen de biocarburant.