Réglementation européenne sur les produits phytos : une étude quantifie l’impact économique
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Des pertes de récolte de 29 % pour le blé, 33 % pour la pomme de terre, 10 % pour le raisin ou 20 % des céréales pourraient être enregistrées dans l’Europe des 25 si la nouvelle réglementation des produits phytosanitaires, en cours d’examen par le Parlement européen, était appliquée. Tels sont les éléments présentés le 23 mai par Julia Culver de Nomisma, un bureau d’études Italien. Cette étude, financée par des firmes phytosanitaires, a été lancée pour mesurer l’impact de la suppression de nombreuses molécules actuellement utilisées. Un des principaux problèmes : il n’existe pas à l’heure actuelle de produits de remplacement, d’où des pertes de récoltes si les cultures ne sont pas protégées. Cette baisse de production pourrait atteindre 75 % pour les céréales et le blé, 75 % pour la pomme de terre et 80 % pour la vigne si l’on ajoute d’autres réactions possibles, comme l’abandon de surfaces par les agriculteurs. Sans oublier les impacts collatéraux de cette suppression sur l’industrie alimentaire (qui utilise 70 % des produits cultivés) et les secteurs liés tels les services, la chimie, les commerces, le machinisme. (…) J.-F.C.
L’étude commanditée au bureau Nomisma est un outil pour sensibiliser les députés européens aux conséquences de leurs décisions sur la suppression de molécules. Si un consensus se forme en faveur de la suppression immédiate des molécules dangereuses pour la santé, les professionnels s’élèvent contre une suppression brutale des autres molécules sans prendre en compte l’absence de solutions de remplacement et les conséquences économiques, tout en déplorant les lacunes de la recherche. Certains modèrent l’impact possible, rappelant que des méthodes existent pour limiter l’attaque de parasites ou de maladies, telle la rotation abandonnée dans certaines régions de grandes cultures, une plus grande utilisation de produits alternatifs tels les stimulateurs, sans oublier le choix de variétés résistantes.