Rencontre avec Yves Delaine, groupe Avril et Président de l’atelier 6 des états généraux de l’alimentation
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Entretien avec Yves Delaine, directeur général délégué du groupe Avril, président de l'atelier 6 : « Adapter la production agricole aux besoins des différents marchés et aux besoins des transformateurs ». L'atelier débute le 4 septembre. L'objectif de son président : aborder les marchés dans leur diversité, sans les opposer. Et travailler sur les leviers de compétitivité, notamment à l'export.
Quel est votre état d'esprit ?
J'aborde ces ateliers d'une manière positive. Une cinquantaine de représentants du monde économique, citoyens, élus, experts, l'État et les partenaires sociaux participeront à cet atelier. C'est une occasion unique de se retrouver autour de la table, d'utiliser notre intelligence collective pour trouver des solutions afin de créer davantage de valeur sur nos filières et de parvenir à une meilleure répartition de la valeur. Nous allons travailler principalement sur les outils comme la contractualisation, les cahiers des charges (quantitatif et qualitatif), l'équilibre des forces dans les filières grâce aux organisations de producteurs, les interprofessions, en fonction des différents marchés.
Sur quels points souhaitez-vous mettre l'accent ? Quelles sont vos attentes ?
J'attends qu'on réfléchisse à la création de valeur dans la diversité des filières agroalimentaires. Il ne faudra pas oublier, même si ce n'est pas le sujet central, les débouchés non alimentaires, qui sont complémentaires. Et surtout, en veillant à ne pas opposer les systèmes alimentaires. On a trop tendance à dire que la solution, c'est le bio, les circuits courts, les signes de qualité… Bien entendu, ils sont importants et répondent à une demande des consommateurs, mais n'oublions pas le cœur de marché, avec des produits davantage standardisés. Une demande à laquelle il faut savoir répondre avec des produits de qualité et accessibles. Nous devrons intégrer à nos débats le sujet de la compétitivité. Car, même si notre marché prioritaire est le marché domestique, la France, grand pays exportateur est dans une situation inquiétante. Nous perdons des parts de marché, des filières rencontrent des difficultés à se défendre face à des produits d'importation. Nous devons travailler sur les leviers de compétitivité à activer : l'innovation, le travail sur l'ensemble des charges de l'amont à l'aval… Un beau challenge auquel nous allons nous attaquer ensemble et en lien bien sûr avec les autres ateliers.