Sclérotinia du colza : les résistances aux fongicides se confirment d’année en année
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Dans leur note commune annuelle, le Cetiom, l’Anses, l’Inra et la DGAL/SDQPV rappellent une fois de plus que la lutte contre le sclérotinia du colza ne doit pas être systématique. « La prise de décision s’effectue en fonction du climat à la floraison, du risque agronomique (retour fréquent des cultures sensibles, attaques antérieures) et du milieu (fond de vallée ou sols peu filtrants). » Et avec l’aide des BSV. En 2011, le réseau de surveillance de la résistance de Sclerotinia sclerotiorum (1) a mis en évidence que sur les 128 sites testés vis-à-vis des SDHIs (boscalid), soit au total plus de 900 souches analysées, 22 souches (2 %) se sont révélées résistantes dans les conditions de test en laboratoire. « Sans baisse d’efficacité au champ constatée et sans relation établie à ce jour avec l’historique de traitement fongicide des parcelles », précise la note. Aucune résistance n’a en revanche été constatée vis-à-vis des IDMs (metconazole et prothioconazole) et QoIs (azoxystrobine) sur les 7 sites testés (225 souches analysées). G.G.
L’alternance des familles chimiques dans la rotation est fortement recommandée, l’emploi systématique et généralisé d’une même famille pouvant favoriser la sélection de souches résistantes. « Le mode d’action »uni-site« des QoIs ou des SDHIs les expose davantage à ce risque », précisent les professionnels. Ces derniers soulignent qu’en situation de risque élevé, le prothioconazole et le boscalid sont les solutions les plus efficaces, et qu’en situations de risque modéré, ou si le sclérotinia n’est pas la cible principale, les triazoles classiques (tébuconazole, metconazole) et l’azoxystrobine présentent un niveau d’efficacité satisfaisant.
Enfin, la recommandation première est bien d’agir sur l’inoculum pour limiter la pression maladie : rotations avec des espèces peu ou pas sensibles, contrôle des adventices dicotylédones dans les céréales, et réduction du potentiel infectieux de la parcelle avec l’utilisation de Contans WG (agent fongique de lutte biologique Coniothyrium minitans) sont conseillés.
(1) Réseau conduit chaque année depuis 2000 par le Service de la Protection des Végétaux, le Cetiom, l’Anses et les sociétés phytosanitaires, avec l’appui scientifique et méthodologique de l’Inra.