Référence agro

Semences et société, une relation durable à établir

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Le Gnis organisait le 24 avril un colloque sur le thème « Semences et société, pour une agriculture durable ». Les interventions ont toutes mises en évidence l’importance de la recherche, la capacité de la génétique à répondre aux attentes de la société, mais en même temps l’incompréhension du grand public sur ce que sont réellement les métiers de la semence. Illustrant ce fossé, la déclaration de Daniel Segonds, directeur de RAGT, membre de Biogemma : « la destruction des parcelles OGM a été un véritable traumatisme pour les chercheurs. Concrètement, nous avons transféré dans un premier temps 50 % de nos essais aux Etats-Unis, puis 75 % l’année dernière. Et nous venons de décider de réaliser 100 % de nos essais plein champ cette année ». « Si demain la société attend de nous des solutions via les OGM, nous serons totalement démunis » a-t-il conclu. Et le vent pourrait bien tourner dans l’opinion publique, face à l’exigence alimentaire mondiale. Insistant sur la nécessité de produire d’une manière régulière Philippe Pinta (Orama) a souligné « la chance stratégique » de l’Union européenne », sans doute la moins exposée aux aléas climatiques. (…) C.D.

Photo : de gauche à droite, Philippe Lefebvre, animateur, Luc Ferry, Philippe Pinta, Daniel Segonds et Marion Guillou.

(…) Pour autant, « nous n’avons pas été bons en matière de communication, a reconnu Philippe Pinta. C’est comme si nous partions de zéro ». Luc Ferry, ancien ministre, philosophe, a voulu démontré que la peur expliquait en grande partie cette difficulté à toucher l’intelligence du grand public. L’agriculture, qui touche aux racines, la science, de plus en plus délaissée lorsqu’elle n’est pas décriée, semblent avoir cristallisé dans les OGM toutes les inquiétudes d’une société qui se sent dépossédée face à la mondialisation. Un plaidoyer laissant peu de place à l’optimisme.

Certes, faire passer des idées complexes dans l’espace extrêmement réduit des médias, surtout télévisuels, relève parfois de la gageure, a reconnu Marion Guillou, président de l’Inra. D’autant que dans ce grand établissement coexistent des spécialités et des points de vue fatalement contradictoires. « Difficile de tendre un seul micro à toute une chorale », a-t-elle résumé. Plaidant toutefois pour une démarche positive

  • Deux sites à consulter : www.semencemag.fr, réalisé par le Gnis
  • www.campagnesetenvironnement.fr, réalisé par Terre-écos. N’hésitez pas à nous contacter pour valoriser les initiatives positives dans vos secteurs respectifs, à diffuser largement l’adresse de ce site, voire à nouer avec nous des partenariats durables.