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Semis de céréales : diversifier le bouquet variétal

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La campagne céréalière 2010-2011 a été atypique et la récolte, hétérogène. Arvalis-Institut du végétal en dresse un bilan très contrasté, tant en volume qu’en qualité. Mais, pour les experts de l’institut, pas question pour autant de bouleverser les itinéraires techniques pour les semis à venir : « Le premier verrou de sécurité concernant la prochaine campagne est de miser sur des variétés adaptées à sa région », explique Jean-Paul Bordes, responsable recherche et développement. Faut-il semer plus tôt pour éviter en 2012 les mêmes scénarii catastrophes ? : « Non, répond Jean-Paul Prévost, ingénieur région Nord. Ne touchez pas à la date de semis de la variété choisie. En revanche diversifiez les variétés au sein d’une même exploitation ». A.D.

Sur une même zone de faibles rendements en blé tendre ont côtoyé de très bons scores. En cause : la forte sécheresse de ce printemps, qui a notamment empêché le bon déroulement de la nutrition azotée, surtout en sol pauvres. Les taux en protéines sont par contre bien meilleurs que les trois années précédentes, les PS sont exceptionnels et partout en France. La qualité de panification se révèle plutôt moyenne.

Au Nord, les variétés tardives de blé tendre ont bien tiré leur épingle du jeu car les pluies sont revenues au moment du remplissage des grains.

Il recommande de sélectionner alors quatre à cinq variétés différentes en lien avec les recommandations des transformateurs. « C’est pour nous la valeur sure et il faut profiter du potentiel de variétés tardives. Il est bien sur logique de s’intéresser aux nouvelles variétés, mais surtout, diversifiez le bouquet ! » L’erreur serait de caler le raisonnement sur l’année 2011, atypique.

Côté fertilisation, là encore le conseil est de ne pas limiter le fractionnement. « On a plus de chance d’apporter l’azote au bon moment en multipliant les apports ». Néanmoins, il tient à souligner que mettre de l’azote en mars alors qu’il fait sec n’est pas efficace, car il faut aussi de l’eau pour que la plante le valorise. Les essais montrent que c’est en avril et en mai que les éléments nutritifs sont les mieux absorbés en raison du nombre de jours de pluie favorable. L’indicateur pour fertiliser reste de toute façon le stade d’application. Un premier apport faible de 40 à 50 unités est positionné au stade tallage. L’essentiel des besoins est néanmoins à couvrir au stade épi à 1 cm et un complément de 40 à 50 unités est ajouté fin montaison, en fonction des besoins.

Arvalis développera 30 plateformes d’essais et de démonstration entre mai et septembre 2012.

Les résultats seront présentés en blé, maïs et selon les régions en orge de brasserie, céréales fourragères, protéagineux et pomme de terre.