Chez Sénalia, la Chine devient la première destination des céréales exportées
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Après une campagne 2019/20 record pour Sénalia avec plus de 5,2 Mt de céréales exportées (+ 30 %), les volumes manutentionnés depuis le mois de juillet sont logiquement en baisse après une récolte 2020 catastrophique. Fait marquant de cette nouvelle campagne : la Chine détrône, pour la première fois, l’Algérie et le Maroc, sur le podium des principales destinations.
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« Lors de l’exercice 2019/20, le chiffre d’affaires de Sénalia a progressé de 7 %, à 34 M€. Celui-ci devrait, logiquement, baisser pour la campagne à venir du fait d’un recul des volumes exportables », explique Gilles Kindelberger, le directeur général.[/caption]
« La campagne 2019/20 restera dans les mémoires, confie d’entrée Gilles Kindelberger, le directeur général de Sénalia, l’un des principaux opérateurs du port de Rouen. Entre l’incendie de Lubrizol, les mouvements sociaux et la crise de la Covid, notre activité a été impactée et pourtant, nos résultats restent très satisfaisants. De juillet 2019 à juin 2020, près de 8 Mt de matières agricoles ont été manutentionnées (+15 %) dont 5,2 Mt de céréales exportées. Une hausse de 30 % due notamment à la très bonne récolte française de 2019, au dynamisme du blé meunier (3,57 Mt, + 40 %) et des orges (1,5 Mt, + 68 %). L’orge de brasserie connait par exemple une forte évolution : en un an, les volumes exportés ont doublé. »
La Chine détrône l’Algérie et le Maroc
Si l’an passé, l’Algérie (1,6 Mt) et le Maroc (1,3 Mt) sont restés les deux principales destinations des céréales exportées devant la Chine (0,66 Mt), la tendance est toute autre depuis le mois de juillet. « Entre les mois de juillet et décembre 2020, 1,52 Mt de céréales ont quitté le port de Rouen (contre 2,2 Mt en 2019), dont 788 000 t pour la Chine, précise-t-il. Ce pays devient donc, pour la première fois, la principale destination de nos marchandises, loin devant l’Algérie (180 000 t) et le Maroc (125 000 t). Les relations tendues entre la Chine et l’Australie bousculent les échanges mondiaux. La qualité des céréales françaises séduit les chinois, malgré leur prix ! »
La péniche a le vent en poupe
Si en 2019/20, les grèves ont fortement impacté l’acheminement des céréales en train, cette année, de nombreux OS ont cassé leurs contrats avec les tractionnaires de peur de subir des pénalités. « La part de marché du train recule de nouveau pour s’établir à 7 %, poursuit Gilles Kindelberger. C’est peu ! À l’inverse, la solution péniche gagne du terrain, à 33 % de PDM. Dans ce contexte, nous pouvons nous interroger sur la place du train dans la transition écologique. » Pour répondre à une cadence de plus en plus soutenue (3000 t/h) et à une diversification des produits collectés (jusqu’à 30 en même temps), Sénalia poursuit ses investissements, à commencer par la réfection, d’ici à fin 2022 de deux portiques sur la Presqu’île Elie, pour un montant de 6 M€. Les travaux du futur siège du groupe, débutés l’an passé, devraient être terminés fin 2021.
Une bonne santé financière
Le directeur général de Sénalia se veut confiant pour les mois à venir, « même si le chiffre d’affaires devrait logiquement baisser, après une récolte française 2020 en recul de 30 %, confie-t-il. Lors de l’exercice 2019/20, le chiffre d’affaires a progressé de 7 %, à 34 M€, dont 18,2 M€ rien que pour les céréales. La valeur des produits traités atteint elle plus de 2 Mds€. Pour se préserver de l’avenir, nous avons acté un plan d’économies des charges et instauré une activité partielle du personnel. » Sénalia, qui a vu son activité agro-industrielle reculer de 6 % l’an passé, notamment sur le site de Robust dédié au sucre, cherche un nouvel avenir pour cet outil industriel : le partenariat avec Saint Louis Sucre cessant en septembre 2021.