Le bio espère trouver sa place dans les paiements pour services environnementaux
Le
Longtemps maintenus au stade de l’intention, en attendant le feu vert de la Commission européenne, les systèmes de paiements pour services environnementaux, PSE, sont en train de se débloquer en France. Au Salon de l’agriculture, la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) évoquait la possibilité que le bio bénéficie de ces dispositifs, lors d’une conférence organisée le 24 février.
« En 2016, nous remettions au ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll un rapport visant à chiffrer les externalités de la bio, rappelle Natacha Sautereau, chargée de mission à l’Institut technique de l’agriculture biologique (Itab). L’objectif, à l’époque, était bien de poser des jalons de PSE propres au bio. » Soit une autre manière de valoriser les pratiques du bio que le prix des produits qui en sont issus.
Eau de Paris montre la voie
Dans les faits, Eau de Paris, qui lance l’un des premiers dispositifs de ce type, prévoit en effet de rémunérer les conversions de manière conséquente, avec une prime de 450 € par hectare sur cinq ans en grandes cultures, et une possibilité de prolonger les aides sur deux ans. Ce n’est pas forcément le cas des Agences de l’eau, qui expérimentent les PSE dans le cadre du Plan biodiversité en visant des pratiques plus diverses. « Comparées au conventionnel, les aménités du bio relèvent de la préservation des sols, de la biodiversité, du stockage de carbone, de la qualité de l’eau ou encore de la biodiversité », fait valoir Natacha Sautereau.
L’Iddri favorable aux PSE « bio » dans la Pac
L’Itab entretient ce vaste travail de recensement des travaux de recherche permettant de quantifier ces bénéfices. Près de 500 études sont actuellement listées par l’institut, dont une centaine parue depuis 2016. « Après la demande de Stéphane Le Foll, nous avons continué, et c’est un domaine de recherche foisonnant ! remarque Natacha Sauterau. Beaucoup d’acteurs du secteur nous sollicitent sur ce sujet. Nous espérons que les politiques reviennent vers nous également… »
Pour l’Iddri, Institute for sustainable development and international relations, les PSE dédiés au bio pourraient prendre place dans la prochaine Pac. William Loveluck, chercheur à l’Iddri, espère que les instances européennes « iront plus loin que les mesures agro-environnementales (MAE), paiements verts et l’indemnité compensatoire de handicaps naturels (ICHN) dans la prochaine mouture de la Pac. « Nous souhaiterions des dispositifs favorisant plus clairement les prairies permanentes, des Surfaces d’intérêt écologiques plus exigeantes, la création d’un coefficient positif pour les légumineuses, et, pourquoi pas, pour le bio », affirme-t-il.