Sofiprotéol, l’engagement sur le long terme pour accompagner les transitions
Le
Niveau d’investissement haussier en 2020, soutien marqué dans les projets structurants pour accompagner le déploiement des protéines végétales et de la bio, mais aussi l’engagement dans des entreprises innovantes, dans la recherche, témoignent de la flexibilité et de l’adaptabilité de Sofiprotéol. Le point sur la stratégie avec Xavier Dorchies, directeur général délégué de cette société de financement et de développement, filiale du groupe Avril.
Sofiprotéol a été en 2020 sur tous les fronts « au service du développement agricole », comme le souligne son directeur général, Xavier Dorchies, le 25 mars, lors de la présentation de ses actions à la presse. Avec un ticket d’entrée de 0, 5 à 50 M€ selon les projets, l’organisme financier de la filière des oléoprotéagineux affiche une « belle dynamique d’investissement en 2020 à hauteur de 150 M€ dans une dizaine de projets ».
La filière alimentaire française, attractive pour les investisseurs
En 2021, la structure de financement va revenir à son niveau habituel, autour de 80 à 100 M€. Le fil conducteur entre ces campagnes reste l’accompagnement de la montée en puissance de l’offre agro-industrielle et alimentaire en protéines végétales, l’aide aux entreprises amont afin que les agriculteurs répondent au défi de produire mieux avec moins et le soutien aux opérateurs dans les projets innovants. Avec une même posture, rappelée par Xavier Dorchies : « Être flexible et adaptable ». En montrant sa résilience pendant les confinements, la filière agroalimentaire et agroindustrielle française ; hormis celle très exposée de la restauration hors domicile, attire les financements.
S’impliquer dans un écosystème
Xavier Dorchies, reconnait que les nouveaux opérateurs ne sont pas nécessairement familiers du monde agricole et alimentaire. « C’est une très bonne nouvelle pour tous les secteurs et aussi un facteur de concurrence, reconnait-il. Néanmoins, nous ne sommes pas sur le créneau du capital risque mais sur le financement à long terme. Nous n’apportons pas qu’un soutien financier, notre ADN est de nous impliquer dans un écosystème. Et nous sommes ouverts au co-financement ». Les prises de participation sur l’année 2020 et celles en cours caractérisent bien cette approche systémique, comme celle de son implication dans le management de deux entreprises, qui sont dans le top 10 des montages de type LBO sur la place de Paris, à savoir, Ceva, spécialisée dans la santé animale et Kersia, fabricants d’ingrédients et de produits d’hygiène, ou comme le soutien apporté à Sodiaal pour déployer ses filières bio et bas carbone.
D’ores et déjà, 25 millions d’euros ont été accordés cette année à Limagrain Europe, premier semencier européen en grandes cultures et plus particulièrement en colza afin de renforcer sa recherche sur des semences plus résilientes face au changement climatique et résistantes aux maladies. Sofiprotéol a déjà investi dans Lidea et RAGT.
Soutien structurel pour déployer les protéines végétales bio
Si les entreprises vont pouvoir bénéficier du levier financier du Plan protéines et faire émerger des projets innovants, le défi est encore plus marqué pour les filières bio. La demande a augmenté de 14 % en 2020, un tiers des volumes en bio reste importé « Nous avons déjà aidé dans des outils de production des coopératives, complète Xavier Dorchies. Aujourd’hui, des besoins d’adaptation dans des outils de stockage ou de capacité logistiques associées à ces filières persistent. Nous devons répondre aux enjeux d’isolement, de traçabilité et de segmentation de l’offre, ce qui implique d’accroitre les investissements dans des structures adaptées. Nous serons là pour les accompagner. L’enjeu n’est pas dans la limitation de la ressource financière mais dans la capacité à faire émerger des dossiers solides et structurés. » À titre d’exemple, Sofiprotéol a participé à la création de Sojalim pour produire annuellement plus de 15Kt de tourteaux de soja bio, et dans Oleosyn qui valorise 35Kt de graines bio d’oléoprotéagineux.
Aux côtés de Soufflet pour les légumineuses
Le bio n’est pas le seul centre d’intérêt, l’année dernière, Sofiprotéol s’est engagé auprès de Soufflet alimentaire dans sa filiale de transformation des légumineuses. L’organisme collabore avec LSDH dans un atelier innovant de jus de végétaux et avec Vegini pour élaborer des substituts de viande. La crise de la Covid-19 a fait évoluer les modes de consommation. Drive, click and collecte, besoin de plus de produits locaux : la logistique d’approvisionnement et de commercialisation des entreprises de la grande distribution évolue. A côté, le monde rural, joue aussi la carte du recentrage territorial. Avec son fonds Agri Impact, doté de 30 ME, dédié au monde rural, et créé en 2020 par la fondation Avril, Sofiprotéol souhaite accompagner les agriculteurs dans leur projets de circuits-courts, de transformation alimentaire à la ferme et d’installation d’unité de méthanisation. Au total, le niveau des engagements de Sofiprotéol se situe à 400 M€.