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Stockage, picking et innovation… Nutrinoë prépare l’avenir

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Augmenter les capacités de stockage pour répondre à la segmentation du marché, jouer collectif à plus grande échelle afin de reconquérir le marché intérieur et favoriser l’innovation technologique. Telles sont les voies d’avenir dessinées par l’association des fabricants d’aliments de Bretagne, Nutrinoë. Analyse avec son président, Hervé Vasseur.

« Après avoir touché le fond en 2017, la baisse semble s’atténuer : les tendances sont positives sur le premier semestre pour toutes les productions, tirées par les aliments bovins », livre Hervé Vasseur, directeur de la Ceca Broons (56) et président de Nutrinoë, l’association des fabricants d’aliments de Bretagne.

Vers un plan silo pour l’alimentation animale ?

La perte de productivité en volailles de chair et en porc, doublée d’un manque de compétitivité avec les voisins espagnols et allemands poussent les fabricants bretons à partir à la reconquête du marché français : structuration de la filière nationale, réponses aux attentes de la restauration hors domicile, montée en gamme. Les infrastructures suivent. « Nous devons segmenter notre offre pour répondre au marché : il faut pouvoir produire en plus petites séries, continue le président. Il nous faut donc plus de capacité, de silos et de technologie. » L’alimentation animale s’avance-t-elle vers un plan silo pour répondre à la segmentation et aux exigences sanitaires ?

Des besoins en stockage portuaire

Les besoins de stockage se font sentir tout au long de la chaîne d’approvisionnement : en zone portuaire, la ségrégation des matières premières réduit d’un quart les capacités actuelles, qui sont environ de 750 000 tonnes pour le vrac. Une phase de test est en cours avec les opérateurs et fournisseurs, notamment pour améliorer la gestion des queues de lot et des périodes de déficit de stockage… Debrief prévu en août.

Picking sur plateforme terrestre

« Grève SNCF, ponts du mois de mai, le travail de l’association a été importante aussi sur le transport, analyse Hervé Vasseur. Nous avons réussi à limiter le report train/camion et obtenu des dérogations aux interdictions complémentaires, afin de permettre à nos adhérents de rouler cinq jours par semaine malgré les ponts. » En trois mois, la grève a généré un surcoût de cinq millions d’euros, qui vient ponctuer une année où l’approvisionnement ferroviaire est en chute de 30 %. « Pour répondre à cette situation, nous étudions, comme cela existe déjà à Montauban, la possibilité de mettre en place des plateformes terrestres pour réceptionner les matières premières, avec des trains qui viendraient faire du picking pour livrer les usines », explique le président.

Nutrinoë mise aussi sur l’amélioration des process, notamment au travers du projet collectif Apitec-Tecaliman qui teste des nouvelles technologies pour améliorer la valeur nutritionnelle des formulations. Après avoir « touché le fond », la nutrition animale rebondit en Bretagne et dans le Grand Ouest.

Nutrinoë est une association de quinze adhérents bretons couvrant les deux tiers de la production française d’aliments du bétail, avec environ 8 Mt en Bretagne, 4 Mt en Pays-de-la-Loire et 1 Mt en Normandie.