Sucre : une production record mais à quel prix ?
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« Habituellement, la campagne betteravière se termine au moment de notre assemblée générale, mais cette année, elle est loin d'être finie pour un grand nombre d'usines », constate Pierre Rayé, nouvellement arrivé à la direction générale de la CGB, la Confédération générale des planteurs de betteraves, lors d'une conférence de presse le 7 décembre. Pour cette première année sans quota, la production est au rendez-vous. Les rendements s'établiraient à 93 t/ha à 16 °, soit la troisième meilleure performance de la filière. Avec une hausse de 20 % de la sole, la production française atteindrait un record : 6,1 Mt contre 4,8 Mt l'an passé. La France devrait exporter 2,4 Mt vers le marché communautaire (+ 0,4 Mt) et 1,1 Mt vers les pays tiers (+ 0,7 Mt).
Aucun prix de vente officiel
« Nous n'avons aucun cours officiel depuis deux mois », déplore toutefois Timothée Masson, du département économique de la CGB. Le syndicat estime que l'état actuel des marchés rémunère une betterave à 22 €/t, hors pulpe, contre 26 €/t en février et 28 €/t sur la moyenne des cinq dernières années. « Il faut sécuriser les planteurs dans leur activité », insiste Pierre Rayé. Pour lutter contre la volatilité, la CGB propose d'instaurer plusieurs outils comme des « contrats équilibrés et diversifiés » entre planteurs et sucreries. Les marchés à terme peuvent contribuer à fournir des prix minimum. Elle préconise aussi que soient revalorisées les indemnités d'arrachage précoces, pour tenir compte des pertes de rendement. Elle envisage aussi le recours à des assurances récolte, un fonds mutuel sectoriel pour faire des réserves de crise ou encore l'épargne de précaution.
Photo : Pierre Rayé, directeur général de la CGB et Eric Lainé, président.