Tendance engrais - Dans la moyenne fin 2009… et dans le brouillard pour la suite

La demande a été active ces dernières semaines, autant en azotés - qui ont rattrapé l’essentiel de leur retard par rapport à une campagne moyenne - qu’en engrais de fond. Le marché reste, dans son ensemble, ferme, à une exception près : la potasse qui pourrait faiblir début 2010. Tous les opérateurs s’interrogent maintenant sur la façon dont les agriculteurs vont se comporter en 2010. Sans qu’aucune réponse tangible ne soit pour l’heure apportée.

En produits d’importation, la hausse du dollar a conduit, sur les huit derniers jours, à une hausse de 8 à 10 %. A partir de janvier, les cours sont fermement orientés, particulièrement en DAP, avec des inquiétudes sur les capacités à être livrés du fait d’un net réveil de la demande sur les Etats-Unis et l’Asie. Une exception notable, la potasse : la Chine, et semble-t-il le Brésil, auraient acheté sur des prix contrats en baisse.

En France, l’arbitrage entre ammonitrates et urée s’est fait au détriment de cette dernière, qui est fermement orientée sur le marché mondial. Au final, il resterait entre 30 et 40 % de besoins en azotés à couvrir sur la seconde partie de la campagne. Ce qui est jouable sur un plan logistique, « sous réserve qu’il n’y ait ni grève ni gros problème climatique », souligne un fournisseur. Les usines ont tourné à plein et disposent de carnets de commandes correctement remplis. Catherine Deger

En engrais phosphatés et en potasse, les engagements sont dans la moyenne, autour de 50 %. « Mais avec des écarts qui vont de 30 à 70 % selon les distributeurs », note un acheteur de centrale du nord France, qui explique ces différences essentiellement par la dynamique impulsée sur le terrain. » La demande en P était plus active jusqu’à fin décembre : l’effritement des cours de la potasse n’ayant pas suffi à remotiver les utilisateurs. L’évolution des prix pourrait modifier cette orientation.

Sur l’arc méditerranéen la demande des agriculteurs s’est également réveillée. « Les blés sont en avance », constate un distributeur qui s’attend à un retour de la demande en azotés, et dans une moindre mesure en P et K. « Il reste près de 40 % des azotés à positionner sur 2010. En P et K, un bon quart des surfaces reçoit un engrais de fond et cela représente la moitié de l’utilisation. La demande, différée à l’automne, s’est réveillée fin novembre, plus en composés avec phosphates que potasse, leurs cours restant assez élevés ». Les livraisons sur les deux premiers mois de l’année risquent d’être tendues sur cette région, autant des fabricants vers les distributeurs, que de ceux-ci vers les agriculteurs. Et les réappros assez coûteux…

Les cotations au 18 décembre, prix en euros par tonne pour des quantités importantes, stade distribution. Euro à 1,4382 dollar (entre parenthèses, cours au 27 novembre).

Solutions azotées : départ port, sur Rouen, très peu de vendeurs, décembre, 150 (135) ; La Pallice, décembre, 155 (132).

Ammonitrates : vrac franco magasin de la distribution, 33,5 %, décembre, 185-190 (200) ; janvier, 200-210 ; 27 % décembre, 150-158 ; janvier, 158-165.

Urée : granulée, VDB ports Atlantique, décembre, 255 ( 230-235) ; janvier, 260 ( 245).

Phosphatés : vrac départ ports, TSP, décembre, 185 (185-187) ; janvier, 188-190. DAP, décembre, autour de 250 (245-250) ; janvier, 290-300.

Potasse : VDB port de l’Ouest, décembre, 350 (350) ; franco camion de la distribution, autour de 360 (360).

Engrais composés, vrac franco magasin, 3 x 15, décembre, 260 (250-260) ; janvier, 265-270 ; PK, en 25/25, décembre, 270-275 (268-273).