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Tendance engrais - Fortes hausses, offres réduites… comme un air de déjà vu

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La hausse du prix du blé, mondiale, se traduit par une nette fermeté des cours. Les opérateurs français peinent à trouver des disponibilités. Comme un air de déjà vu, lors de la campagne 2007-2008.

« Les agriculteurs n’étaient pas aux achats jusqu’en juillet. La hausse du prix du blé a soulagé tout le monde », reconnaît un directeur de négoce de l’Est. Un soulagement à plusieurs niveaux : la demande se réveille sur les engrais, certes, mais les trésoreries vont surtout pouvoir s’assainir. Reste que la campagne démarre avec un air de déjà vu. Sur les orientations des investissements des exploitants, qui semblent se diriger à nouveau vers le machinisme plutôt que vers les engrais de fond, par exemple. Autre impression : la hausse du prix des matières premières agricoles se traduit par une forte tension sur le marché des engrais, que les opérateurs nationaux ne peuvent que subir. Catherine Deger

La demande peine en effet à trouver sa contrepartie. Et les réactions commencent à fuser au niveau des distributeurs, peu convaincus de la réalité du manque de disponibilité. « Une panne ici, un incendie là, un atelier de granulation arrêté ailleurs… Nos fournisseurs nous mènent en bateau », s’exclame un acheteur. Sa coopérative va, pour sa part, proposer le principe de prix moyens, « comme en 2007-2008 ». Il faut cependant modérer la comparaison avec cette campagne. Les éleveurs vont devoir encaisser la hausse du prix des aliments du bétail. En Bretagne, ils ne sont attendus aux achats qu’en fin d’année, à l’inverse des céréaliers, qui tentent de sécuriser leurs achats d’azote. Pour l’instant, le sentiment dominant s’oriente vers une campagne intermédiaire. Avec toutefois une constante : ce sont bien les producteurs qui ont repris la main. « Le problème porte davantage sur la disponibilité que sur les prix. Il y a surchauffe. Nous travaillons au jour le jour », argumente un producteur national.

Les grandes manœuvres qui s’engagent dans le domaine de la potasse au Canada (39 milliards de dollars proposés pour le rachat de Potash Corp) et en Russie (ébauche de rapprochement entre les deux grands groupes sur ce secteur) témoignent de la confiance des milieux industriels dans le devenir des marchés agricoles : structurellement déficitaires vis-à-vis de la demande alimentaire mondiale, donc objectivement en position de maintenir une activité pérenne et rentable.

Les cotations au 26 août, prix en euros par tonne pour des quantités importantes, stade distribution. Euro à 1,2694 dollar (entre parenthèses, cours au 24 juin).

Solutions azotées : départ port, sur Rouen, août, 195-196 (juillet-août, 151-154) ; septembre, 210 ; sur Gand, septembre, 205.

Ammonitrates : vrac franco magasin de la distribution, 33,5 %, août, 220 (juillet, 215 ; août, 220) ; septembre, engagements début d’été, 223 ; à venir, 240-250.

Urée : granulés, VDB ports Atlantique, août-septembre, 298 (juillet ou août, 243-245) ; Sète, 295.

Phosphatés : vrac départ ports, TSP, pas d’offre (juin, 310-320) ; DAP, août, 420-430 (juin-juillet, autour de 415) ; septembre, 445.

Potasse : VDB port de l’Ouest, août, 310 (juillet, 305-310) ; septembre, 317-320 ; franco camion de la distribution, autour de 320.

Engrais composés : vrac franco magasin, sur septembre, PK 25/25, 352 euros ; ternaires 3 x 15, 340.