Tendance engrais - La demande s’active, tardivement

Les épandeurs sortent des hangars, tirés par les besoins agronomiques des plantes, plus que par la bonne volonté des agriculteurs. Les stocks sont faibles en distribution comme chez les exploitants, et les difficultés d’approvisionnement en ammonitrates contribuent à faire grimper les prix.

Les agriculteurs ont effectué le premier apport d’azote avec un petit mois de retard, un regard morose sur le marché à terme du blé, un autre, soucieux, vers les reliquats azotés, à la baisse. Dans l’Ouest, le premier apport se termine tout juste dans le Finistère alors que le deuxième débute en Ille-et-Vilaine. Les reliquats azotés sont donnés en baisse dans les régions Nord, Centre et Ouest et se traduiront par des besoins supplémentaires de l’ordre d’une vingtaine d’unités azotés à l’hectare. Au final, la consommation pourrait donc être légèrement supérieure à la précédente campagne pour les azotés. Catherine Deger

La demande se réveille également sur les ternaires et autres composés. La tendance amorcée en tout début d’année se confirme donc. Pour autant, les stocks sont faibles autant en distribution que chez les agriculteurs. « Heureusement que la campagne a débuté avec retard, note un distributeur, faute de quoi nous aurions frôlé la catastrophe ».

Constat qui vaut autant pour les ammonitrates, qui cumulent les problèmes au stade fabrication que pour le DAP, qui arrive avec des retards importants du Maroc. Le commentaire est identique pour un fournisseur de potasse, qui voit dans la logistique le principal frein au marché. Les ventes de potasse (dans un marché mondial donné en forte expansion - cf information ci-après) sont plus actives sur la fin de cette campagne, et devraient permettre de stabiliser le recul entre 20 et 30 % sur l’année précédente.

Les cours sont globalement à la baisse, exceptés ceux des ammonitrates qui augmentent sensiblement. Ils rattrapent en partie un retard pris sur les urées (dont les stocks sont importants dans les ports), mais accusent aussi des difficultés récurrentes de fabrication. Début mars, une nouvelle panne est intervenue sur le site GPN du Grand Quevilly, conduisant la firme à invoquer le cas de force majeure. Intervenu sur un atelier d’acide nitrique en amont de la production d’ammonitrate, le problème technique en a engendré d’autres. Au final, moins de la moitié de la production a peut être sortie. GPN a suspendu les commandes en cours. Quant à Yara, le site d’Issoudun est sur le point de fermer (voir notre actualité du 28/09/09) et l’usine de Pardies n’affiche pas une santé remarquable.

Les cotations au 19 mars, prix en euros par tonne pour des quantités importantes, stade distribution. Euro à 1,3559 dollar (entre parenthèses, cours au 24 février).

Solutions azotées : départ port, sur Rouen, mars, 165-166 (février, 168-170) ; La Pallice, janvier, 171-172 (165-168).

Ammonitrates : vrac franco magasin de la distribution, 33,5 %, mars, 252-255 (février, 225 ; mars, 235-240) ; avril, 260. 27 %, mars, 203 (février, 180).

Urée : granulée, VDB ports Atlantique, mars, 265-270 (février, 285-280).

Phosphatés : vrac départ ports, TSP, mars, 300 (février, 300). DAP, mars, 361-368 (370).

Potasse : VDB port de l’Ouest, mars, autour de 307 (février, 290-295) ; franco camion de la distribution, autour de 315 (300-310).

Engrais composés : vrac franco magasin, 13/6/23, mars, 295 (mars, 3x15, 300-305).