Tendance engrais - La faible pluviométrie freine les apports complémentaires d’azote
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Le temps sec qui domine sur une bonne partie du pays se traduit par un retard dans les apports complémentaires d’azote. Pour autant, les ventes devraient progresser de 3 à 5 % sur la campagne dernière. Côté cours, variabilité sur fond de baisse de fin de campagne.
S’il est trop tôt pour parler de sécheresse, la faible pluviométrie qui domine depuis le premier apport d’azote dans la plupart des régions retarde les apports de compléments. « Il est vrai, souligne un observateur sur la grande région Est, que tous les travaux étaient en avance cette année, à commencer par les semis de betteraves, de tournesol ou de maïs, pour les applications d’herbicides ou d’engrais également. » Les reliquats azotés en sortie d’hiver affichent des niveaux identiques à plus faibles que l’an dernier, où ils étaient déjà plutôt bas. Ces éléments, conjugués aux prix élevés des productions agricoles, devraient se traduire par une utilisation accrue des engrais azotés. Le chiffre, déjà avancé, de plus 3 à 5 % de consommation globale d’azote, reste ainsi d’actualité. Les ammonitrates d’importation totaliseraient sur la campagne quelque 200 000 tonnes (deux fois plus que l’année précédente, mais autant que celle d’avant). Rappelons les chiffres publiés dans notre tendance de février sur les importations d’urée : plus 200 000 à 250 000 tonnes. Les différents commentaires des opérateurs confirment également la progression en engrais P et K, malgré les niveaux très élevés des phosphates. C.D.
Du côté des prix, « le marché a déjà commencé à glisser », observe un acheteur de la moitié Nord de la France. Il faut dire que l’on part de haut ! La demande américaine continue de soutenir les cours des solutions, les ammonitrates marquent tout juste le pas mais devraient se stabiliser à ce niveau, voire baisser, pour laisser la place aux cours de la prochaine campagne. Et le différentiel avec l’urée, dont les cours plongent en mars, est difficilement tenable. A l’international, ils ont perdu près de 30 % en un mois, mouvement accentué par le recul du dollar. Les engrais phosphatés restent chers.
« Le ballon va se dégonfler », estime un acheteur, qui mise sur le retrait des grands acheteurs brésiliens et asiatiques et un retour des livraisons de la Tunisie. Une analyse qui n’est pas partagée par tous. « Les jeux vont se faire avec le principal client mondial, l’Inde. » Quant à la potasse, les prix poursuivent sur une poussée haussière régulière, en sympathie avec les cours des productions agricoles mondiales. « Les fournisseurs ont tiré les leçons des hausses trop brutales suivies d’une année de vaches maigres où ils ont dû brutalement réduire leur production », analyse un distributeur.
Sur le marché national, les regards sont braqués sur la mise en vente par BASF de ses capacités d’engrais en Europe (voir nos précédentes infos). Un nouveau bouleversement des cartes avec un nombre d’acteurs toujours moins nombreux autour de la table.
Les cotations au 25 mars, prix en euros par tonne pour des quantités importantes, stade distribution. Euro à 1,3636 dollar (entre parenthèses, cours au 18 février).
Solutions azotées : départ port, sur Rouen, mars-avril, 217-220 (février, 229-230).
Ammonitrates : vrac franco magasin de la distribution, 33,5 %, selon les fournisseurs, mars, 355-370 (355-375) ; en 27 %, mars, 292 (février, 290).
Urée : granulés, VDB ports Atlantique, mars, 275 (février, 340-345).
Phosphatés : vrac départ ports de l’Atlantique, TSP, mars, 400 (février-mars, 395-400) ; DAP,mars, 485-490 (février, 495-500) ; vrac direct de magasin, Belgique, mars, 465-470.
Potasse : VDB ports de l’Atlantique, mars, autour de 350 (février, 340-345) ; franco camion de la distribution, mars, 360-365 (février, 350-355).
Engrais composés : vrac franco magasin, PK base 25/25, mars, 390 (février, 390) ; ternaires base 3 x 15, mars, 392-395 (février, 390-395).