Tendance engrais - Les prix repartent à la hausse dans un marché inerte
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La tendance observée le mois dernier se prolonge en novembre, avec des achats très ralentis, sur tous les compartiments. L’offre est au diapason. Ce qui pourrait ne plus être le cas au printemps à compter du deuxième apport azoté.
Le clivage entre les exploitations de grandes cultures et d’élevage demeure : les premières sont davantage couvertes, avec des achats actifs en début de campagne, qui ont permis de profiter de prix moins élevés ; les éleveurs ont été beaucoup plus frileux, trésorerie oblige. « Les offres françaises en ammonitrates restent faibles, analyse un acheteur du Centre de la France. La campagne de printemps, notamment sur le deuxième apport, va dépendre de la reprise de l’usine d’Ambès. Nous nous préparons à mettre en place des solutions alternatives, avec des engrais spécialisés, sous réserve que l’offre soit au rendez-vous ».
Constat identique dans d’autres régions : les disponibilités en azotés devraient être suffisantes pour le premier apport, mais rien n’est sûr pour le deuxième. « Les grèves ont eu un effet cumulatif avec les retards de production, analyse un redistributeur de l’Est. Le décalage atteint deux mois. Ce qui nous oblige à prolonger la période d’ouverture des dépôts au moment traditionnel de fermeture en fin d’année ». En engrais P et K, les ventes sont globalement identiques à celles de la campagne dernière. « Difficile de baisser davantage », note un distributeur de la façade atlantique. C.D.
Les cours de tous les engrais sont fermement orientés, en France comme à l’international. Les phosphatés DAP sont annoncés à 600 dollars en fob sur décembre-janvier, avec une demande très soutenue sur l’Afrique du Nord à l’heure où la Chine va mettre en application sa taxe sur ses exportations à compter du 1er décembre. La potasse a fait preuve jusqu’à présent d’une remarquable stabilité. « Les ternaires en répercutant les hausses de l’azote et du phosphate vont atteindre des niveaux dissuasifs, explique un grossiste de l’Ouest. Ce qui limite sérieusement la demande en potasse. » Pour autant, les prix devraient marquer une hausse de 15 à 20 euros en janvier. Les grandes manœuvres se poursuivent pendant ce temps au niveau international. Alors que le leader mondial Potash Corp a repoussé les assauts de l’anglo-australien BHP, l’allemand K+S vient de faire une offre sur le canadien Potash One pour acquérir une licence d’exploitation (voir notre actualité).
Les cotations au 26 novembre 2010, prix en euros par tonne pour des quantités importantes, stade distribution. Euro à 1,3222 dollar (entre parenthèses, cours au 28 octobre).
Solutions azotées : départ port, sur Rouen, novembre, 207-212 (octobre, 200-205) ; La Pallice, novembre, 210-215.
Ammonitrates : vrac franco magasin de la distribution, 33,5 %, selon les fournisseurs novembre, 270-300/310 (270-300/310) ; décembre, 300-315. 27 %, novembre, 238-240 ; décembre, 242-245.
Urée : granulés, VDB ports Atlantique, novembre, 320-330 (300-305) ; décembre-janvier, 335-340.
Phosphatés : vrac départ ports, TSP, novembre, 365-370 (365-370) ; DAP, novembre, 440-445 (440-445).
Potasse : VDB ports de l’Ouest, novembre, 320 (octobre, 320) ; franco camion de la distribution, 330 (330).
Engrais composés : vrac franco magasin, PK base 25/25, novembre, 370-375 (octobre, 365-375) ; ternaires base 3 x 15, novembre, 370-375 (octobre, 375-380).