Tendance engrais - Marché attentiste sur des prix en baisse
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Très peu d’achats en culture, et cours en baisse à l’importation à la faveur de la parité euro/dollar : le marché est très mou, et les prix de l’ammonitrate d’origine française se stabilisent dans l’inactivité.
Les agriculteurs sont occupés aux semis de céréales à paille. Ils veulent bien croire en une baisse sur le début de l’année prochaine sur les engrais azotés. Deux bonnes raisons pour ne pas être aux achats. La troisième étant qu’ils sont assez bien couverts, a priori pour le premier apport, au terme d’un mois de septembre très actif. Les céréaliers peuvent donc patienter, dans l’attente d’une baisse possible bien que peu probable aux yeux des fabricants. Les éleveurs restent, eux, en dehors du marché, essentiellement pour des raisons de trésorerie. « Il n’y a pas de marché, que ce soit en azotés ou en PK », témoigne un acheteur breton.
Au final, le volume des achats d’azotés sur la campagne, toutes sources d’approvisionnement confondues, est pressentie en légère hausse par rapport à 2009/2010. Les perspectives sont encourageantes en potasse, à la faveur de prix qui restent raisonnables, et, dans une moindre mesure, en phosphates, où le facteur prix sera également déterminant. Catherine Deger
Ce très grand calme sur le front de la demande contribue à faire baisser la pression du côté des distributeurs, d’autant que les offres à l’importation (ammonitrate de Pologne ou de Lituanie ; urée égyptienne) sont au rendez-vous. « Le juge de paix, c’est l’urée qui nous protège des velléités des industriels de continuer à augmenter l’ammonitrate français, d’autant que la parité euro/dollar est très favorable », note un distributeur de l’Est. « Nous avons pour la plupart tiré les leçons de la campagne 2007/2008, et les stocks sont plutôt faibles ». Moins de stocks, soit moins de risques en cas de baisse, et moins de marges, en cas de hausse. En tout cas, la distribution est très frileuse pour tout ce qui est stockage pour les apports en sortie de printemps. Une grande partie du marché se joue désormais dans la faculté à maîtriser les capacités de stockage, notamment sur les ports.
La différence de prix tarif entre GPN, Nitrogen et Yara en France continue d’interpeller. « En ammonitrate, c’est toujours autant le bazar, tranche un acheteur de la façade atlantique. Beaucoup de distributeurs, et nous en sommes, refusent d’aller sur les tarifs les plus élevés. L’importation apporte une réponse dans les zones d’élevage, mais la qualité ne répond pas aux besoins des grandes cultures. En tout cas, le vrai problème reste ensuite de se positionner vis-à-vis des agriculteurs. Les différences de prix observées pour un même produit sont difficiles à tenir ! ». Le grand calme du marché apporte une réponse, temporaire, à cette préoccupation.
Les cotations au 29 octobre 2010, prix en euros par tonne pour des quantités importantes, stade distribution. Euro à 1,3876 dollar (entre parenthèses, cours au 28 septembre).
Solutions azotées : départ port, sur Rouen, octobre, 200-205 (205-208).
Ammonitrates : vrac franco magasin de la distribution, 33,5 %, octobre, 250-300 (septembre, 223-270 ; octobre, 250 à 300) ; novembre, 270-300/310, selon les fournisseurs.
Urée : granulés, VDB ports Atlantique, octobre-novembre, 300-305 (325-330).
Phosphatés : vrac départ ports, TSP, octobre, 365-370 (septembre, 390-400) ; DAP, octobre, 450-455 (455-460) ; novembre, 440-445 (445).
Potasse : VDB port de l’Ouest, octobre, 320 (septembre, 315) ; franco camion de la distribution, 330 (autour de 325).
Engrais composés : vrac franco magasin, PK base 25/25, octobre, 365-375 (septembre, 365-375) ; ternaires base 3 x 15, octobre, 375-380 (370-380).