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Tendance engrais - Marché de l’urée très tendu

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Les apports d’azote battent leur plein en campagne, sur des cours fermement orientés en solution et urée, alors que l’ammonitrate reste stable. L’approvisionnement est en flux tendu, sans à-coups sérieux pour l’instant.

Livraisons d’azote très actives sur le mois de mars, le 1er et le 2e apport se confondant. Les prévisions sur la campagne restent inchangées : de l’ordre de - 3 à - 5 %, avec toutefois des différences notables entre les régions en fonction de l’impact du froid de février, d’une part, et du risque de manque d’eau, d’autre part. Cette préoccupation se fait de plus en plus prégnante. La demande va toutefois rester active dans les semaines à venir, y compris avec l’arrivée des apports sur maïs dans le Sud-Ouest. Les opérateurs misent sur un flux tendu mais sans rupture en azotés, « sauf peut-être sur des azotés soufrés ». A l’importation, si la situation est un peu plus délicate en ammonitrate et en solutions azotées, avec des enlèvements qui se bousculent sur les ports, elle est réellement tendue en urée. Au point que des origines, jusqu’à présent peu sollicitées sont recherchées.

On pense bien sûr à l’Iran, avec un arrivage possible de 30 000 t sur le port de Bordeaux ou Bayonne. Arrivage contesté par certains dans le cadre de l’embargo déclaré par l’union européenne sur le pétrole en provenance de ce pays le 23 janvier 2012. Mais, même si la position de la France est à la fermeté, le cas de l’urée n’est pas encore tranché au niveau communautaire. Catherine Deger

La tension à l’international sur l’urée s’explique par l’arrivée au même moment de la demande américaine, forte et précoce, et de celle de l’Union européenne, plus tardive cette année. Le tout alors que les ouvertures de nouvelles capacités de production n’en finissent pas d’être retardées. Résultat, les cours de l’urée franchissent de nouveaux paliers : 400 euros actuellement, contre 275 il y a un an. Tous les autres produits se situent dans une fourchette de plus ou moins 5 % par rapport à mars 2011.

Concernant les engrais P et K, contrairement à ce qui était escompté par les opérateurs, la demande devrait accuser un nouveau repli. De très récentes estimations chiffrent le recul des utilisations sur la campagne à moins 15 à 20 % en TSP, moins 30 % en DAP et moins 17 à 22 % selon les régions en potasse. « Les besoins sont pourtant là, les prix avoisinent ceux de l’an dernier et la trésorerie des agriculteurs reste correcte », s’interroge un distributeur.

Les cotations au 23 mars 2012, prix en euros par tonne pour des quantités importantes, stade distribution. Euro à 1,3262 dollar (entre parenthèses, cours le 23 février).

Solutions azotées : départ port, sur Rouen, mars, 227-228 (février-mars, 210-215) ; avril, 230. La Pallice, mars-avril, 235 (février, 235).

Ammonitrates : vrac franco magasin de la distribution, 33,5 %, mars, 350-360 ( février-mars, 350-360) ; 27 %, 285-290 (285-290). Importation, 34,4 %, départ Nantes ou Saint-Malo, 325 (325-330).

Urée : granulés, VDB ports Atlantique, mars, autour de 425 (fin février, 395-405).

Phosphatés : sortie magasin ports de l’Atlantique, TSP, mars, 395 (février, 405-410) ; sur Rouen, 390 ; DAP, VDM ports Atlantique, mars, 460-465 (février, 460-465) ; sur Rouen, 458-460.

Potasse : VDB ports de l’Atlantique, mars, 355 (février, 355-360) ; franco camion de la distribution, 365-370 (365-370).

Engrais composés : vrac franco magasin, PK base 25/25, mars, 410 (février, 410) ; base 3 x 15, mars, 400-410 (février, 400-410).