Tendance engrais - Place nette pour la prochaine campagne
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Les ventes sont actives et les réappros s’effectuent sans difficultés majeures, hormis pour l’urée, rare et toujours chère. Les capacités de stockage en azotés sont en train de se vider, pour laisser la place à une prochaine campagne où les acheteurs tardent à se positionner.
« Une campagne bizarre, mais correcte… ». Pour ce distributeur du Nord de la France, la bizarrerie tient à la fois aux décalages des périodes d’utilisation, liées aux conditions climatiques, et au fait que les prix aient évolué selon des schémas atypiques, entre la montée en flèche de l’urée en fin d’année 2011, alors que ceux des ammonitrates restaient plutôt stables. Leurs cours ont même baissé en avril, en partie du fait d’offres d’un fournisseur européen à des prix attractifs afin de se positionner sur le marché traditionnel de l’urée. En principe limitée à cinq départements du Sud-Ouest, cette offre s’est vite propagée à l’ensemble du marché. A l’international, les prix restent très fermement orientés, ce qui est particulièrement vrai pour l’urée. Ils sont sensiblement supérieurs aux cours européens, sur tous les marchés sauf en phosphates. Les arrivages d’urée sont limités et portent pour certains à polémique : il s’agit bien sûr du bateau de 30 000 tonnes d’urée en provenance d’Iran arrivé à Bordeaux le 19 avril (voir dernière tendance et lettres du 2 et 10 avril). Catherine Deger
Du côté de l’utilisation, les sorties sont actives, à la faveur de conditions climatiques propices. Le retard pris en janvier-février est en passe d’être compensé, le dernier apport d’azote se réalisant plus tôt que l’an dernier. Le nombre d’apports devrait être au final équivalent, mais sur des quantités hectare qui pourraient être en léger retrait sur 2011. Les estimations sont pour l’heure d’un volume équivalent en solutions, d’un tassement de quelques points en engrais solides, d’une baisse de 10 à 15 % en potasse et de l’ordre de 15 % en phosphates.
Dans les zones touchées par le gel, les ressemis ont pu être effectués dans des conditions assez acceptables. Reste maintenant à voir comment les cultures seront à même de faire face à des nouveaux aléas climatiques. Les stocks en distribution sont en train de se vider. « Le réappro se fait au fil de l’eau », note un fournisseur, qui souligne « qu’il ne faudrait pas grand-chose pour que cela dérape… ».
La prochaine campagne tarde quant à elle à démarrer. Les acheteurs en distribution, soucieux de voir comment vont se positionner les nouveaux entrants Eurochem (dont la reprise du site d’Anvers de BASF a été autorisée par les autorités de la concurrence - voir notre échos du 10 avril) et Borealis, sont plutôt attentistes en azotés. Les premières transactions sur le nouvelle campagne se font autour de 300 euros en ammonitrates 34,4, de 350 en potasse et 375-380 binaire base 25/25.
Les cotations au 20 avril 2012, prix en euros par tonne pour des quantités importantes, stade distribution. Euro à 1,3151 dollar (entre parenthèses, cours le 23 mars).
Solutions azotées : départ port, sur Rouen, avril, 263 (avril, 230).
Ammonitrates : vrac franco magasin de la distribution, 33,5 %, avril, 330-335 (mars, 350-360) ; 27 %, 275-280 (285-290). Importation, 34,4 %, départ Nantes ou Saint-Malo, avril, 325 (325).
Urée : granulés, VDB ports Atlantique, avril, 430-435 (mars, autour de 425).
Phosphatés : sortie magasin ports de l’Atlantique, TSP, mai, 380-385 (mars, 395) ; DAP, VDM ports Atlantique, avril, 460 (mars, 460-465).
Potasse : VDB ports de l’Atlantique, avril, 355 (mars, 355) ; franco camion de la distribution, 365-370 (365-370).
Engrais composés : vrac franco magasin, PK base 25/25, avril, 410 (mars, 410) ; base 3 x 15, avril, 395-400 (mars, 400-410).