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Tendance engrais - Retour inégal de la demande dans un climat incertain

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Le retard de la demande en engrais azotés est estimé entre 10 et 30 % selon les régions. Les agriculteurs sont revenus aux achats, à des rythmes différents. Et dans un climat qui reste incertain.

« Les agriculteurs ont retardé leurs achats d’azotés cette campagne, mais à un mois des possibles premiers apports, le problème c’est d’avoir des engrais sous le hangar… » : ces propos d’un distributeur de l’Ouest résument bien la tendance de ce mois de décembre, avec un retour aux achats des utilisateurs, confortés par des fléchissements de prix sur la solution azotée et l’urée. Le retard, estimé entre 10 et 30 % selon les régions, commence donc à se combler. Les visites de morte saison phytos et semences, permettent de revenir sur les risques de rupture en engrais si les engagements tardent trop. La baisse des livraisons est cependant à minorer par la forte activité en juin (comptabilisée sur l’ancienne campagne) et les possibles stocks chez les agriculteurs : le troisième apport ayant été limité au printemps, du fait de la sécheresse. Catherine Deger

Sécheresse qui explique d’ailleurs la stabilité, voire la hausse de la demande en azotés, observée sur les régions d’élevage. Les stocks de fourrage doivent être reconstitués et la trésorerie des éleveurs s’est nettement améliorée comparée à la campagne précédente.

Il n’empêche, au niveau national, le décalage est bien là, et la capacité à livrer chacun dans de bonnes conditions reste incertaine si les conditions climatiques viennent compliquer la donne début 2012.

Du côté de l’offre, le retard pris par GPN est en passe d’être comblé, alors que, comme l’indique un distributeur pour Yara, « le tuyau doit être plus gros depuis qu’ils ont réouvert Ambes. Ils sont plus chers, mais ça sort ! ». Les cours de l’ammonitrate 33,5 restent stables, alors que les baisses observées sur les ports (notamment en solutions azotées à Rouen) sont considérées comme conjoncturelles. Elles portent sur de faibles volumes, et sont surtout liées à des dégagements de la part de traders en portuaire. En toile de fond, des facteurs contradictoires : une demande internationale plus calme, retards dans l’ouverture de nouvelles unités de production en Arabie et Moyen Orient et faiblesse du dollar…

Les cours du DAP sont en baisse, alors que la hausse sur la potasse n’est finalement pas passée sur le marché international. Le tout se répercutant à la baisse en France. Les engrais complexes ne répercutent pas encore les baisses observées sur la plupart de leurs composants.

Les cotations au 17 décembre 2011, prix en euros par tonne pour des quantités importantes, stade distribution. Euro à 1,2999 dollar (entre parenthèses, cours le 25 novembre).

Solutions azotées : départ port, sur Rouen, décembre-janvier, 227-230 (novembre, 246-248). La Pallice, décembre, 260-255 (novembre, 265).

Ammonitrates : vrac franco magasin de la distribution, 33,5 %, décembre, 360-375 (novembre, 360-375). Importation, 34,4 %, départ Nantes, 330-335 (très peu d’offres).

Urée : granulés, VDB ports Atlantique, décembre-début janvier, 335-350 (novembre, 400-405) ; janvier-février, autour de 345.

Phosphatés : sortie magasin ports de l’Atlantique, TSP, décembre, 440 (novembre, 445) et Rouen, autour de 435 ; DAP, VDM ports Atlantique, 510-520 (novembre, 535) et Rouen, 520.

Potasse : VDB ports de l’Atlantique, décembre, 360-365 (novembre, 370) ; franco camion de la distribution, 370-375 (autour de 380).

Engrais composés : vrac franco magasin, PK base 25/25, décembre, 415 (novembre, 415-425) ; base 3 x 15, décembre, 415-420 (415-420).