Tendance engrais - Réveil tonique du marché
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Après la rude pause hivernale de février les agriculteurs sont dans les starking blocks pour rattraper le retard pris dans les apports d’azote et évaluer l’impact du froid sur les cultures les plus touchées. Les ventes sur la campagne sont estimées en retrait de 3 à 5 % en moyenne alors qu’une stabilisation est plutôt attendue en P et K par rapport à la dernière campagne. Le tout sur fond d’envolée des prix de l’urée qui a freiné la baisse des ammonitrates.
« A chaque coup de fil, l’urée prend 5 dollars ! ». Cette réflexion d’un importateur exprime l’élément prix le plus marquant du marché sur les derniers jours de février. « La Libye reste peu présente, l’ouverture d’une nouvelle unité en Algérie prend du retard et l’Egypte n’est qu’à 65 % de sa capacité exportatrice », détaille-t-il. Les achats américains sont actifs. Résultat, les cours de l’urée ont sérieusement progressé. La situation devrait rester tendue sur les deux mois à venir. Cette orientation a freiné le mouvement baissier qui se dessinait sur les ammonitrates. Catherine Deger
En France, « c’est reparti, avec un bon petit courant d’affaires sur les azotés », résume un distributeur sur la façade atlantique. La demande est active, avec la volonté des agriculteurs de rattraper le temps perdu pour le premier apport. Mais le temps perdu ne se rattrape jamais vraiment… Les reliquats azotés devraient être assez conséquents. Le potentiel de rendement en grandes cultures pourrait avoir souffert d’un développement végétatif important juste avant le coup de froid des dernières semaines. Le premier et le deuxième apport risquent fort de n’en faire qu’un dans certains secteurs. Autant d’éléments qui contribuent à une estimation de la consommation en azotés de moins 3 à moins 5 % en moyenne.
En potasse, les cours accusent un petit tassement avec des arrivées régulières sur les ports et une demande plutôt active. En phosphatés, très peu de livraisons en TSP, plus actif en DAP, avec une fourchette de prix assez large. Les vendeurs considèrent que la campagne pourrait regagner quelques points. Dans un marché céréalier bien orienté, les agriculteurs pourraient être plus enclins à soigner leurs apports d’engrais P et K.
Les cotations au 24 février 2012, prix en euros par tonne pour des quantités importantes, stade distribution. Euro à 1,3398 dollar (entre parenthèses, cours le 27 janvier).
Solutions azotées : départ port, sur Rouen, février-mars, 210-215 (janvier, 225). La Pallice, février, 235 (janvier, 235-240).
Ammonitrates : vrac franco magasin de la distribution, 33,5 %, février-mars, 350-360 (janvier-février, 360) ; 27 %, 285-290. Importation, 34,4 %, départ Nantes ou Saint-Malo, 325-330 (330-335).
Urée : granulés, VDB ports Atlantique, fin février, 395-405 (janvier-février, 370) ; départ Sète, 385-395 (360).
Phosphatés : sortie magasin ports de l’Atlantique, TSP, février, nominal, 405-410 (janvier, 420) ; DAP, VDM ports Atlantique,février, 460-465 (janvier, 480-490).
Potasse : VDB ports de l’Atlantique, février, 355-360 (janvier, 360-365) ; franco camion de la distribution, 365-370 (370-375).
Engrais composés : vrac franco magasin, PK base 25/25, février, 410 (janvier, 420-425) ; base 3 x 15, février, 400-410 (janvier, 400).