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Tendance insecticides céréales - Viroses et cécidomyies attendues

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Les conditions climatiques chaudes du printemps 2011 ont conduit à une augmentation des hectares traités avec un insecticide céréales. Sur la campagne 2010/2011, 2,3 millions d’hectares sur les 7,1 millions d’hectares de céréales cultivées auraient reçu au moins un traitement, soit une progression de 40 % par rapport à 2009/2010, qui avait déjà connu une hausse de 35 % par rapport à 2008/2009. Cette hausse est principalement due aux fortes présences de pucerons et de cécidomyies au printemps, l’automne 2010 n’ayant pas connu de forte pression de pucerons. L’automne 2011 pourrait quant à lui s’avérer différent. JNO et maladie des pieds chétifs sont attendues. A noter que la problématique cécidomyies semble par ailleurs devenir récurrente : elle s’est en effet montrée importante ce printemps, pour la troisième campagne consécutive. G.G.

Sur la dernière campagne, les surfaces traitées déployées atteindraient 2,55 millions d’hectares contre 1,93 million en 2010, soit une augmentation de 32 %. Les pyrèthres associées auraient été utilisées sur 20 % des surfaces, contre 10 % l’année précédente en raison de la forte présence de pucerons au printemps. La part de marché, en hectares, des pyrèthres simples baisserait quant à elle de 87 à 75 %.

Modèles de prévision à l’honneur, à défaut d’innovation produits

Syngenta, leader sur ce marché des insecticides céréales, aurait gagné 5 points en passant de 38 % à 43 % de parts de marché en valeur. « Des points gagnés grâce à notre rapidité de mise à disposition de nos produits », souligne Edith Tusseau, chef produits insecticides. La société repart sur cette campagne avec ses cinq produits : Karaté avec technologie Zéon et Karaté Xpress, à base de lambda-cyhalothrine, et Karaté K, Okapi Liquide et Open, à base de lambda-cyhalothrine et de pyrimicarbe. Avec, à la clé, l’emballage S-pac. « Et la reprise de nos services agro-vigie viroses et agro-vigie insectes », complète Edith Tusseau. L’opération vigie viroses a déjà démarré. Ce service, qui consiste, grâce à un réseau de piégeage, à quantifier la présence d’insectes à l’automne et surtout à identifier d’éventuels pouvoirs virulifères, révèle déjà que les pucerons et les viroses sont bien présents cet automne. « Cette information, partagée avec nos partenaires distributeurs et prescripteurs - qui la communiquent à leurs équipes et agriculteurs - permet d’appréhender les risques et d’adapter la lutte. » Le service agro-vigie insectes, quant à lui, reprendra au printemps pour six semaines. Ce réseau de surveillance des ravageurs du blé, qui remonte 600 à 800 observations par semaine, offre notamment la possibilité d’actualiser, de façon hebdomadaire et sur 40 départements, le niveau d’infestation des pucerons des épis. Les cartographies sont disponibles sur le site Internet de la firme.

Makhteshim Agan France, présent sur le marché d’automne avec Baythroïd et Ducat, à base de cyfluthrine et de betacyfluthrine, et sur le marché de printemps avec Mavrik Flo et Talita, à base de tau-fluvalinate, a surtout profité de la forte pression pucerons et cécidomyies du printemps. « Nos ventes ont augmenté de 60 % », précise Carine Reyniers, chef produits insecticides et fongicides. Les producteurs délaisseraient en effet de plus en plus la cyperméthrine et s’orienteraient vers des produits hauts de gamme, notamment pour lutter contre les cécidomyies. « Or ce ravageur fait de plus en plus parler de lui », constate Carine Reyniers. La société compte, pour le printemps 2012, diffuser plus largement son modèle « POP » (POtentiel Pucerons), développé en partenariat avec l’Inra de Rennes. Il sera disponible sur le site Internet de la société et sur Smartphones. « Cet outil, qui fournit un risque d’infestation de pucerons des épis à la parcelle, permet de positionner au mieux les interventions avec Mavrik Flo, offrant ainsi à la faune auxiliaire la possibilité de prendre efficacement le relais ».

Chez Bayer CropScience, les modèles de prévision sont également mis en avant sur le site Internet. « Dès la fin de l’automne, notre service Focus ravageurs, qui consiste en un suivi des viroses réalisé sur 150 à 200 sites, permet d’anticiper les risques JNO et maladie des pieds chétifs sur céréales avant les semis », explique Sten Guézennec, chef marché insecticides en végétation. Cette année, les résultats annoncent un fort potentiel pucerons et un risque viroses, et notamment de JNO, nettement supérieur à celui de 2010. Bayer CropScience mise alors sur son Gaucho 350. « Et, pour les surfaces non protégées par un TS ou pour un relais en végétation en cas d’arrivée tardive de pucerons, sur Decis Protech, à base de deltaméthrine, efficace contre les cicadelles et les pucerons, et notamment Rhopalosiphum padi, principal vecteur de la JNO », ajoute Sten Guézennec. Au printemps, la firme met en avant Proteus, qui associe deltaméthrine et thiaclopride. « Proteus présente l’avantage d’être homologué sur pucerons des épis, cécidomyies, criocères Léma et mouches mineuses. Nos essais montrent par ailleurs une efficacité nettement supérieure aux pyrèthres et une plus grande souplesse d’utilisation : une application peut être réalisée 8 jours après le seuil. » Sur cécidomyies, Bayer CropScience rappelle la nécessité de traiter au bon moment, lorsque les adultes sont en position de ponte, et mise sur son observatoire cécidomyies, dont les résultats sont disponibles sur son site Internet, pour aider les agriculteurs à bien positionner Proteus.

Agriphyt, qui va désormais prendre le nom d’Agriphar, compte cette campagne faire décoller le Cythrine Max, qui contient non pas 100 g/l de cyperméthrine comme le Cythrine L, mais 500 g/l. « Cela ne revient pas plus cher à l’hectare pour l’agriculteur », précise Léon Motte, directeur commercial. La société compte également développer Nurelle D550, qui associe cyperméthrine et chlorpyriphos-éthyl.

Belchim mettra toujours en avant, pour cette campagne, son aphicide stricte Teppeki respectueux des auxiliaires, et attend des extensions d’usage pour Fury 10 EW, à base de zetacyperméthrine. Le produit, homologué sur pucerons du feuillage et des épis, pourrait l’être, pour ce printemps, sur cécidomyies, criocères Léma et cicadelles. « Nous attendons par ailleurs la réapprobation de la bifenthrine au niveau européen, pour laquelle FMC a de nouveau soumis un dossier, précise Gilles Deschomets, chef produit grandes cultures. Si le dossier est accepté, nous pourrons de nouveau commercialiser la molécule début 2013 ».