Tendance semences - Bonne orientation pour le blé tendre
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A l’heure où les parcelles de céréales ont déjà affronté les premières gelées et les premiers flocons de l’hiver, les tendances relatives aux ensemencements se précisent. Les semenciers, au travers de l’expertise d’Eric Bellest, de Limagrain, annoncent « une hausse significative, de l’ordre de 4 % à l’échelle nationale : plus ou moins importante selon les régions mais généralisée ».
L’enquête réalisée par Offre et Demande Agricole mi-novembre auprès de 1000 agriculteurs évalue la progression à 7 %, soit une hausse de 304000 ha : un chiffre qui étonne bon nombre de spécialistes mais un chiffre que confirme Cédric Weber, d’ODA. Explication principale : l’attraction des prix élevés et les bonnes conditions de semis, même tardifs. A l’échelle mondiale, le CIC (Conseil international des céréales) prévoit une progression des surfaces de 4 % pour la récolte 2011, à 224 Mha, principalement en Europe, aux Etats-Unis et en Afrique du Nord. Anne Gilet
En France, les différents observateurs s’accordent sur prévisions relatives aux orges d’hiver : des dernières verraient leurs surfaces reculer de près de 10 %. « Les régions impliquées dans la filière de la malterie comme la Champagne Ardenne et la Lorraine afficheraient une stabilité contrairement au Nord-Pas de Calais, à la Picardie ou au Centre qui enregistreraient un fort recul », précise Eric Bellest.Le triticale connaitrait au minimum une stabilité, voire une légère augmentation.
Pour le blé dur la situation est très disparate selon les zones : les zones traditionnelles se maintiendraient. Les autres subiraient la concurrence du blé tendre : les baisses pourraient atteindre 10 %. Les semis tardifs pourraient aussi changer la donne en fonction de l’évolution des prix : certains agriculteurs se décidant à semer en janvier, voire en février.
Du côté des ventes de semences, les sociétés craignaient une campagne catastrophique. Le manque de trésorerie des exploitations, les prix bas des céréales au printemps incitant peu à l’achat de semences certifiées. Les prix sont montés tardivement, pendant la récolte : certains agriculteurs ont même vendu leurs semences de blé de ferme pour acheter des semences certifiées : leur prix étant alors plus intéressant. « Au final, pour le blé, le taux de renouvellement a été maintenu, ce qui dans ce contexte s’avère une très bonne nouvelle, confie Eric Bellest. Certes les surfaces ont augmenté cet automne mais le PMG des graines est plus faible que l’an passé : les doses de semis ont donc baissé. En volume, les ventes de semences certifiées se sont maintenues ».
En orge d’hiver et blé dur, le taux de renouvellement des semences serait en recul contrairement à celui du triticale qui accompagnerait la légère hausse des surfaces.