Tour de plaine maïs : l’Est souffre, l’Ouest résiste, le Sud-Ouest espère
Le
Les années se suivent… et ne se ressemblent pas ! Tel est le constat que l'on pourrait faire pour cette campagne maïs. 2014 fut « l'année du siècle ». 2015 devrait être une année dans la moyenne malgré la sécheresse intense du mois de juillet. Toutefois, de fortes disparités devraient être visibles selon les régions et des inquiétudes persistent.
L'Est de la France a été frappé de plein fouet par la sécheresse. En Bourgogne, les conditions de culture sont estimées mauvaises à très mauvaises pour 63 % des surfaces cultivées selon l'étude CéréObs du 20 août.
En Rhône-Alpes, Cyrille Fiard, responsable céréales pour les Etablissements Bernard (01), constate que l'Ain est le département le plus impacté de la région. « On estime à 40 % la perte en volume par rapport à l'année dernière. Les parcelles irriguées devraient mieux s'en sortir avec seulement 25 % de perte », explique-t-il.
Pour ce qui est des rendements, il ne s'attend pas à dépasser les 80 q/ha pour les parcelles non irriguées.
Si la sécheresse de juillet n'a pas « brûlé » les pieds comme en 2007 ou 2012, elle a empêché la formation d'épis sur bon nombre de pieds, constate Cyrille Fiard. Il espère toutefois une production aux alentours des 850 000 t pour la région Rhône-Alpes, où la moyenne avoisine habituellement le million de tonnes.
De bonnes perspectives à l'Ouest, avec quelques disparités
Dans l'Ouest, les conditions sont meilleures. 62 % des surfaces de l'Aquitaine et du Poitou-Charentes ont bénéficié de bonnes conditions de cultures et jusqu'à 75 % en Bretagne selon l'étude CéréObs.
David Fouchard, responsable collecte chez Le Gouessant (22), s'attend toutefois à une baisse de la collecte de l'ordre de 20 % pour son territoire de l' Ille-et-Vilaine et des Côtes d'Armor. Une baisse qu'il explique par le recul des rendements. Comme partout en France, les fortes chaleurs sont en cause, mais aussi les attaques de taupins dans certaines régions. D'autre part, une partie de la récolte en maïs grain va sûrement se voir transférée vers le maïs ensilage pour le besoin des éleveurs de la région.
Dans le Sud-Ouest, les tours de plaine pour évaluer le rendement débutent à peine. Il est donc encore trop tôt pour donner des estimations. Cédric Poeydemenge, directeur technique et des filières chez Euralis (64) constate cependant que « la levée a été bonne sur l'ensemble du territoire avec peu d'attaque d'insectes ravageurs et un bon nombre de pieds par hectare, ce qui constitue la première composante du rendement ». L'épisode de sécheresse intense du mois de juillet a complètement réduit le potentiel en eau du sol. Heureusement, les ressources s'étaient constituées durant l'hiver et les pluies régulières depuis début août ont un effet positif sur le remplissage des grains. Cédric Poeydemenge envisage bien entendu une année moins bonne que 2014. Mais il espère une année dans la moyenne, à condition que l'intensité des pluies se maintienne pour les semaines à venir.