Transition de la filière des oléo-protéagineux, Sofiprotéol mise sur la nouveauté
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Accélérer le développement de nouvelles solutions pour répondre à des enjeux prioritaires pour la culture des oléo-protéagineux : l’appel à projets lancé par Sofiprotéol et La Ferme Digitale début 2024 ne manque pas d’ambition. Deux à cinq initiatives innovantes, portées par des start-up de l’AgTech, seront financées par une enveloppe de 250 000 €.
« Nous n’avons pas vraiment l’habitude de travailler avec des start-up, la filière des oléo-protéagineux est plutôt traditionnelle. » Raphaëlle Girerd, directrice Innovations et Filières pour Sofiprotéol, n’a pas de mal à admettre que l’appel à projets lancé par sa société, en partenariat avec La Ferme Digitale et Terres Inovia, a tout d’une nouveauté. Cela tombe bien : c’est justement ce qui est recherché ! Depuis le début du mois de janvier 2024, les deux partenaires sont en quête de solutions inédites pour répondre à plusieurs problématiques auxquelles sont d’ores et déjà confrontées les cultures oléo-protéagineuses.
Anticiper de futures impasses techniques
Elles sont au nombre de trois. La première concerne la lutte contre les ravageurs : « Nous sommes dans un contexte réglementaire de plus en plus restrictif, avec une diminution du nombre de substances actives disponibles qui accentue le phénomène de résistance à certaines familles d’insecticides, développe Camille Jouan, chargée de projet pour Sofiprotéol. Ce constat est accentué par le changement climatique, avec une hausse des températures qui vient favoriser les insectes en accroissant leur aire de vie, avec une tendance de l’expansion des ravageurs du Sud vers le Nord. »
La seconde a trait au désherbage chimique avec, comme les insecticides, plusieurs impasses techniques à venir ou déjà advenues, et qui concernent le traitement des graminées et dicotylédones. La dernière, enfin, cible l’adaptation de la filière des oléo-protéagineux au changement climatique, notamment l’accès à l’eau. « Pour nous, l’irrigation traditionnelle n’est pas une solution, car ce ne sont pas des cultures qui présentent le plus de valeur ajoutée, déclare Raphaëlle Girerd. Il faut donc trouver des alternatives beaucoup plus flexibles et légères. »
80 % du coût total des projets couverts
L’appel à projets s’adresse aux start-up de l’AgTech, « qu’elles soient adhérentes ou non à La Ferme Digitale », souhaitant traiter au moins l’une de ces problématiques. À la clé : une enveloppe de 250 000 € destinée à soutenir deux à cinq projets, pour un montant unitaire de soutien de 50 000 € à 125 000 € par projet. Ce montant correspond à 80 % du coût total des projets, sur une période maximale de trois ans. L’aide sera attribuée sous forme de subvention avec un retour financier en cas de succès, « sous forme de redevances calculées sur la base du chiffres d’affaires de vente des produits développés dans le cadre d’une exploitation commerciale du projet », précise Camille Jouan.
Chaque dossier sera évalué par le comité technique composé d’un représentant de Sofiprotéol et de La Ferme Digitale, ainsi qu’un expert de Terres Inovia. Le financement des projets sera validé par le comité de gestion du Fonds d’actions stratégiques pour les oléagineux et protéagineux (Faso). Les intéressés ont jusqu’au 1er février pour déposer une manifestation d’intérêt . L’appel à projets, quant à lui, se clôturera le 1er mars, avec un retour sur l’avis de financement prévu le 15 mars.