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Ukraine, la filière céréalière française vent debout pour inclure le blé dans les clauses de sauvegarde

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Si, le 20 mars 2024, le maïs a été intégré à la liste des produits pouvant bénéficier de clauses de sauvegarde dans le cadre du soutien apporté à l’économie ukrainienne, le blé n’y figure toujours pas. Au grand dam de la filière céréalière française, soutenue par le Gouvernement.

Ukraine, la filière céréalière française vent debout pour inclure le blé dans les clauses de sauvegarde
Ukraine, la filière céréalière française vent debout pour inclure le blé dans les clauses de sauvegarde

Après un accord provisoire trouvé en trilogue le 19 mars, le Parlement et le Conseil européens ont annoncé, le 20 mars 2024, le renouvellement des droits d’importation et des quotas sur les exportations agricoles ukrainiennes, vers l’Union européenne, jusqu’au 5 juin 2025. Si la volaille, les œufs ou encore le maïs font partie de la liste des « produits agricoles particulièrement sensibles », pouvant accéder à un mécanisme de sauvegarde, le blé bénéficie seulement d’un « engagement à agir » de la part de la Commission européenne, en cas d’augmentation des importations ukrainiennes. Pas de quoi rassurer la filière céréalière française, réunie le même jour à l’occasion de la 15e matinée export d’Intercéréales. « Ce sujet, d’actualité, est très sensible, indique Jean-François Loiseau, le président d’Intercéréales, à Référence agro. La France est très active, nous voulons que le blé soit inscrit dans la liste des produits bénéficiant de clauses de sauvegarde, pour protéger notre agriculture. »

Un accord insuffisant pour le Gouvernement

Une position qu’a également soutenue Franck Riester, le ministre délégué au commerce extérieur, présent à l’événement.« Ce qui est clair, c’est que le blé ne peut pas être la variable d’ajustement du soutien à l’économie ukrainienne », plaide-t-il, en rappelant que la France soutient la position votée au Parlement européen le 14 mars qui étendait aux céréales « des mesures de sauvegarde renforcées ». Un « volte face » de l’hémicycle européen condamné dans un communiqué, le 21 mars, par la FNSEA et ses associations spécialisées, qui demandent, elles aussi, à ce que le blé et l’orge soient incluses dans les clauses de sauvegarde automatique.

Dans un tweet publié le 20 mars, Agnès Pannier Runacher, la ministre déléguée à l’agriculture, appelle à ne pas faire preuve de « naïveté ».« L’accord européen sur les importations agricoles ukrainiennes va dans le bon sens mais les avancées obtenues cette nuit sont insuffisantes. Comme l’a rappelé Marc Fesneau, il doit inclure plus de céréales, dont le blé. » Invité de la matinale de France Info, le ministre de l’Agriculture a en effet déclaré que « l’accord [n’était] pas encore comme celui que nous souhaitions ».

Un plan de simplification pour les exportations en construction

Selon Franck Riester, des réunions vont être organisées, en collaboration avec les ministères en charge de l’agriculture, de l’économie et des affaires étrangères, filière par filière, pour faire le point sur les exportations françaises. Il fait également part de sa volonté d’accélérer en matière de simplification. « Nous sommes en train de bâtir un plan de simplification sur les exportations, c’est le moment de remonter vos questions et remarques en matière de complexité », lançait-il aux 600 personnes venues assister à la matinée export d’Intercéréales.