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Viande bovine, les acteurs de la filière réunis par le ministre de l’Agriculture

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Le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, a réuni le 5 mai les acteurs de la filière bovine, alors que les prix payés aux éleveurs ne cessent de chuter. Et ce, alors que les ventes de certains produis, comme le steak haché, ont fortement augmenté durant le confinement. La filière demande depuis plusieurs semaines l’instauration d’un prix minimum à hauteur du coût de production.

Viande bovine, les acteurs de la filière réunis par le ministre de l’Agriculture
Viande bovine, les acteurs de la filière réunis par le ministre de l’Agriculture

Fortement mobilisé durant la crise sanitaire actuelle, le secteur agricole n’en subit pas moins les conséquences. Parmi les filières touchées se trouve celle de la viande bovine. Dans ce contexte, le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, a réuni les différents acteurs de la filière le 5 mai. Au cœur des discussions de cette concertation : la chute des prix payés aux agriculteurs. « Je réunis l’ensemble de l’interprofession, des producteurs jusqu’à la distribution, pour regarder pourquoi ce prix continue à baisser chez les éleveurs », a expliqué en amont le ministre, à l’antenne de Sud Radio.

Le ministre dit « stop à la baisse injustifiée de la rémunération de la production »

Didier Guillaume avait publié, la veille de cette réunion, un communiqué pour partager sa position sur la situation actuelle, se disant « alertée par la situation dramatique des éleveurs bovins allaitants ». Alors que le confinement a fortement stimulé les ventes de steaks hachés (+ 35 % frais, + 55 % surgelés), portant à 70 % la valorisation de la carcasse par ce produit, la rémunération à la production continue de chuter. « Mieux évaluer la part du prix payé par le consommateur sur le steak haché qui revient à l’éleveur devient donc un enjeu majeur », indique Didier Guillaume. La situation ne date pas du confinement, mais la période actuelle a contribué à sa dégradation. Soulignant la baisse des cotations entrées abattoirs proposées aux éleveurs, le ministre regrette une « mécanique perdante ni admissible, ni soutenable pour les éleveurs ».

La filière veut un prix minimum à hauteur du coût de production

« Cette crise, plus violente qu’à l’accoutumée, doit également servir de prise de conscience collective. La filière bovine française joue son avenir », indique Didier Guillaume. Une urgence dont est bien consciente la filière. Depuis le début du confinement, les signaux d’alerte s’étaient multipliés de la part des syndicats agricoles. « Il y a urgence à aboutir au seul résultat concret utile au secteur : la revalorisation du prix payé aux éleveurs à hauteur de leur coût de production », a tweeté en réaction au communiqué du ministre, la Fédération nationale bovine (FNB). Dans une lettre publiée le 20 avril, cette dernière indiquait que le prix payé au producteur était « 1,33 € en dessous du coût de production des éleveurs ». Et regrettait le refus du ministre de de l’Agriculture de fixer un prix minimum à hauteur du coût de production.

Pour le ministre, « cette mesure pourrait se révéler contre-productive en favorisant la viande importée au détriment de la production nationale ». La réunion qui s’est tenue le 5 mai fera peut-être évoluer les positions. Des données, sur la consommation, les abattages et les exports, mais aussi le nombre d’animaux stockés en ferme, recueillies par Interbev Bovin, à la demande du ministre y ont été étudiées « pour objectiver la situation ».